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Lutte armée :

Le terme de lutte armée, pris au sens littéral, désigne tout type de conflit utilisant des armes, y compris la guerre ou les formes violentes de révolution et de révolte.

 

De manière plus spécifique, l'expression est généralement utilisée pour caractériser différentes formes de la guerre asymétrique - incluant la guérilla ou le terrorisme, et impliquant souvent des forces non conventionnelles - pratiquée par des groupes armés ne relevant pas de l'armée régulière, pouvant être des groupes paramilitaires insurgés ou des milices, agissant éventuellement dans un contexte de résistance armée, de guerre d'indépendance, de guerre civile ou simplement de forte violence sociale. Ce type d'actions inclut les attentats.

 

Le terme est fréquemment utilisé par divers groupes légalement considérés comme terroristes, pour caractériser leurs propres actions.

 

 

Exemples de groupes non étatiques ayant pratiqué des actions qualifiées de lutte armée :

 

  • Chemises rouges à l'époque du risorgimento

  • Divers groupes anarchistes ayant pratiqué la propagande par le fait, notamment à la fin du XIXe siècle

  • L'ensemble des groupes ayant participé à la Résistance dans l'Europe occupée par les nazis (FFI, 1940-1944)

  • Forces françaises de l'intérieur (1940-1944)

  • Partisans yougoslaves (1941-1945)

  • Pays basque et liberté (ETA, depuis 1959)

  • Armée républicaine irlandaise (IRA, 1919-)

  • Front de libération nationale de la Corse (FLNC, 1976-)

  • Front de libération du Québec (FLQ, 1970)

  • Mouvement Ibérique de Libération (MIL, 1970-1973)

  • Groupes d'Action Révolutionnaire Internationalistes (GARI, 1973-1977)

  • Armée de libération symbionaise (ALS, 1973-1975)

  • Armée secrète arménienne de libération de l'Arménie (ASALA, 1975-1997)

  • Noyaux armés pour l'autonomie populaire (NAPAP, 1977-1978)

  • Fraction armée rouge (RAF, 1970-1993)

  • Forces libanaises (1976-1990)

  • Action directe (AD, 1979-1987)

  • Contras (années 1980)

  • Armée zapatiste de libération nationale (EZLN, depuis 1994)

  • Cellules communistes combattantes (CCC, Belgique, 1983-1985)

  • Brigades rouges (BR, depuis 1969)

1000

M.I.L : Mouvement Ibérique de Libération

(Movimiento Ibérico de Liberación)

 

 

 

Période d'activité: 1971-1973

Idéologie : Anarchiste, Anti-franquiste

Lieu : Espagne

Financement : Hold-Up

 

Le Movimiento Ibérico de Liberación (français : Mouvement ibérique de libération, Movimiento Ibérico de Liberación-Grupos Autónomos de Combate, MIL) est un mouvement prônant « l'agitation armée » actif en Espagne de 1971 à son auto-dissolution en août 1973.

 

Organisation plutôt inclassable, son existence gêna aussi bien l’ultra gauche théorique européenne (à cause des attaques de banques assimilées à de la délinquance) que ceux qui devinrent trop vite des « professionnels de l’activisme ». Le « MIL » ne recoupa jamais avec précision une organisation centralisée : ce fut plus un sigle, autour duquel des militants se retrouvaient « au point de contact de deux idées-forces : renouer intelligemment avec la tradition activiste anarchiste en appui et en incitation aux luttes les plus radicales [et] dépasser l’antifascisme, le syndicalisme et les positions désarmées du gauchisme pour aborder un projet révolutionnaire moderne ».

 

Le MIL pratique l'action directe contre la dictature franquiste, notamment des braquages de banques qui alimentent la solidarité avec les grèves ouvrières et financent l'acquisition de matériel d'imprimerie et la maison d'édition Mayo 37.

 

Ses militants les plus notoires sont Salvador Puig Antich et Oriol Solé Sugranyes tué par la Guardia civil en 1976 à Barcelone

...

G.A.R.I

Groupes d'action révolutionnaires internationalistes

(GAI : Groupes Autonomes d’Intervention)

 

 

Période d'activité : 1973-1974

Idéologie : Anarchiste, Anti-franquiste, Anarcho-syndicaliste

Objectifs : libération de prisonniers antifranquistes

Mode opératoire : Attaque à main armée, sabotage, attentat par explosifs

Lieu : France

Financement : Hold-Up

Les Groupes d'action révolutionnaires internationalistes (GARI) ont été actifs en France au cours de l'année 1974. Pratiquant principalement des attentats à l'explosif, les GARI « ont toujours évité autant que possible que leurs opérations s'accompagnent d'effusion de sang ».

 

Formés en solidarité à la suite de l'arrestation en Catalogne, en septembre 1973, de membres de l'ex Movimiento Ibérico de Liberación (MIL ou (1000) et de l'exécution de Salvador Puig i Antich en mars 1974, les GARI mènent des actions clandestines contre le franquisme pour obtenir la libération des membres de l'ex MIL et éviter que deux d'entre eux soient condamnés à mort.

 

Moins qu'un groupe structuré, les GARI semblent avoir fonctionné comme une coordination de groupes affinitaires autonomes (le terme coordination se retrouvant dans leurs communiqués).

 

Pour Libération en 1980, les GARI ont « été l’ultime survivance de la lutte libertaire anti-franquiste en France ».

 

Chronologie

  • En janvier 1974, la coordination va revendiquer avec des sigles différents (GAI, GARI) diverses séries d'actions.

  • 28 février 1974 : mitraillage de la voiture du chancelier d’Espagne à Toulouse.

  • 22 mars 1974 : attentats dans le sud de la France sur des routes reliant la France à l'Espagne. Plusieurs ponts sont endommagés. Les actions sont revendiquées GAI (Groupes Autonomes d'intervention).

  • 4 avril 1974 : un commando du GARI braque la banque Courtois de Montesquieu Volvestre près de Toulouse.

  • 3 mai 1974 : enlèvement à Paris du directeur de la Banque de Bilbao, Angel Baltasar Suarez (libéré le 22 mai9), le même jour « El Banco Español de Crédito » à Bruxelles est braquée.

  • 22 mai 1974 : incendie de L'Est républicain par le « commando Puig Antich », une voiture piégée explose contre les locaux de la compagnie Iberia à Bruxelles, deux autres voitures sont désamorcées à Anvers et à Liège.

  • 5 juillet 1974 : une caisse d’épargne à Toulouse est attaquée.

  • 15 juillet 1974 : attentats à Andorre-la-Vieille contre la Viguerie épiscopale et la caisse d’épargne espagnole. Attentat contre la gare d’Austerlitz dans les toilettes du train Paris-lrun-Madrid à Paris. À Ille-sur-Têt et à Brialou Plusieurs lignes à haute tension reliant la France et l’Espagne sont plastiquées.

  • 17 juillet 1974 : attentats contre des véhicules du Tour de France à Saint-Lary-Soulan, plusieurs arbres sont abattus sur la route entre Barèges et le col du Tourmalet, 13 cars de pèlerins sont incendiés à Lourdes10.

  • 25 juillet 1974 : attentat contre la Banque Populaire d’Espagne à Nîmes.

  • 28 juillet 1974 : attentat contre le consulat d’Espagne à Toulouse, 6 personnes sont blessées11. Une charge explosive détruit une partie de la consigne automatique de la gare d’Hendaye.

  • 29 juillet 1974 : attentats contre deux autocars de la SEAFEP à Paris, une autre charge est désamorcée, attentats aux voitures piégées contre les postes-frontières franco-espagnol du Perthus et de Bourg-Madame.

  • 30 juillet 1974 : fausses alertes à la bombe contre deux trains venant d’Hendaye.

  • 31 juillet 1974 : attentats contre deux bateaux de plaisance à La Grande-Motte, fausse alerte à la bombe dans le train Madrid-Paris.

  • 5 août 1974 : attentats aux voitures piégées contre la compagnie aérienne Iberia et deux succursales du Banco Espanol à Bruxelles.

  • Courant août auto-dissolution de la coordination GARI. Plus aucune action ne sera revendiquée sous ce sigle.

  • 15 août 1974 : fausse alerte à la bombe dans la Grotte de Massabielle.

  • 3 septembre 1974 : braquage d'un Crédit lyonnais à Béziers.

  • 6 septembre 1974 : braquage de la BREC à Toulouse.

  • 27 décembre 1974, sept membres ou sympathisants des GARI entament une grève de la faim illimitée pour d'obtenir le régime spécial accordé aux détenus politiques : Michel Camilleri, Floréal Cuadrado, Raymond Delgado, Mario Inès, Jean-Michel Martinez, Victor Menrique et Jean-Marc Rouillan12.

  • À partir de janvier 1975 en solidarité avec les membres des GARI incarcérés diverses actions sont menées. En dehors de l'information classique (créations de divers comités de soutien : tracts, affiches...) quelques actions spectaculaires vont être menées.

  • 5 janvier 1975 : fumigène contre une exposition espagnole au Musée de la marine à Paris13.

  • 8 janvier 1975 : attentat contre le Palais de Justice de Toulouse.

  • 15 janvier 1975 : attentat contre le Palais de justice de Paris

    [PDF ] : Dossier G.A.R.I et "Rapto en Paris" (+ chronologie 1974) : https://infokiosques.net/spip.php?article470
     

  • La brochure "Dossier GARI" de 1975 retrace l’épopée des Groupes d’Action Révolutionnaire Internationalistes, et a été réalisée en soutien à leurs membres emprisonnés.

  • "Rapto en Paris" constitue une chronologie d’événements survenus en 1974, agrémentée de coupures de presse et de détournements de comics.

...

Action Directe

 

 

Période d'activité : 1979-1987

Idéologie : Anarchisme, Antifascisme, Anti-impérialisme, Autonomie, Maoïsme, Marxisme-léninisme

Objectifs : Révolution prolétarienne

Mode opératoire : Attentats à la bombe, assassinats

Lieu : France

Financement : Hold-Up

Action Directe est le nom d'un groupe terroriste anarcho-communiste, issu de la lutte anti-franquiste et du mouvement autonome.

 

Historiquement, il doit être replacé dans le cadre de ce que l'on a appelé les « années de plomb » qui ont vu l'apparition de mouvements comme la Fraction armée rouge en Allemagne ou les Brigades rouges en Italie. Il emprunte son nom à la théorie anarchiste de l'« action directe ».

 

Ses membres ont revendiqué plus de 80 attentats ou assassinats sur le territoire français entre 1979 et 1987. Action directe a été interdite pour apologie de la lutte armée par un décret du 24 août 1982 portant dissolution du groupement par la loi du 10 janvier 1936 sur les groupes de combat et milices privées. L'organisation est, depuis, officiellement considérée comme terroriste par les autorités françaises. Les derniers militants de l'organisation ont été arrêtés en 1987, puis jugés et condamnés par une formation spéciale de la cour d'assises de Paris sous les chefs d'inculpation d'assassinat de Georges Besse, de celui du général René Audran, de tentatives d’assassinat sur le contrôleur général des armées Henri Blandin et du vice-président du Conseil national du patronat français (CNPF) Guy Brana, et les attentats contre les locaux d’Interpol et ceux de l’Union de l’Europe occidentale.

 

Selon le criminologue Jean-François Gayraud, l'organisation compta 200 sympathisants et militants sur huit ans d'existence. Au plan international, Action Directe mena notamment des actions avec les Cellules communistes combattantes de Pierre Carette (Belgique), la Rote Armee Fraktion (Allemagne), divers groupes armés italiens (Brigades rouges, Communistes organisés pour la libération prolétarienne, Prima linea), les Fractions armées révolutionnaires libanaises et des groupes extrémistes turcs

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