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Arthur Aberlin

Militant à Alternative Libertaire

Militant YPG International au Kurdistan en 2017

"Je crois que tous ces exemples m'ont poussé à prendre parti depuis très longtemps dans le sens d’œuvrer à la construction d'une société égalitaire et émancipatrice.

 

De manière quotidienne je crois que ça me guide de ne pas reculer dans des choix qui peuvent paraître radicaux, je crois que depuis très longtemps je ne supporte pas les demi-mesures …

 

Si ma vie s'arrête demain, je veux avoir la satisfaction d'avoir vécu autant que possible en accord avec mes convictions. ".

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Un combattant de l'International Freedom Battalion exhibant un pansement hémostatique envoyé par le Secours rouge international.

Ben Art Core : Déjà, comment tu t'appelles et d’où tu viens ?

Je m'appelle Arthur Aberlin, je viens du nord de la France pour des raisons de sécurité je n'entrerai pas plus dans les détails. D'un point de vue social, si c'était aussi une des dimensions de la question, mon père est ouvrier et ma mère fonctionnaire. J'ai eu la « chance » de faire des études en fac même si je les ai finies je n'ai jamais exercé de boulot en lien avec mes études.

BAC : Tu es présenté comme un Communiste Libertaire ! Qu'est-ce qu'un Communiste Libertaire ?

Arthure Aberlin : Alors là c'est une question complexe car je ne pense qu'il y ait de réponse unique. La définition peut varier d'une époque à l'autre et d'un contexte « géographique » selon qu'on se trouve en Amérique du sud ou autre. Moi je l'approche comme une tentative de synthèse entre l'anarchisme social et le marxisme. En gros l'idée, c'est de prendre ce qu'il y a de meilleurs dans ces deux courants pour essayer d'en tirer une nouvelle théorie révolutionnaire. A ce titre, je dirais que mon auteur de référence est et reste Daniel Guérin qui fut l'un des premiers à tenter cette réconciliation entre les deux frères ennemis du mouvement ouvrier. Cette définition est aussi très liée à ma propre expérience militante, je suis membre d'Alternative Libertaire, une organisation qui se réclame de ce courant de pensée.

Daniel Guérin, né le 19 mai 1904 dans le 17e arrondissement de Paris et mort le 14 avril 1988 à Suresnes (Hauts-de-Seine), est un écrivain révolutionnaire français, anticolonialiste, militant de l'émancipation homosexuelle, théoricien du communisme libertaire, historien et critique d'art.
Engagement anticolonialiste / Voyage dans l'Allemagne nazie / Le trotskysme / La Seconde Guerre mondiale / Séjour aux États-Unis / Le marxisme-libertaire / Le spontanéisme révolutionnaire / La question de la sexualité.

BAC : En quoi ça a défini ton engagement ? Ta vie au quotidien ?

 

AA : Je crois que tous ces exemples m'ont poussé a prendre parti depuis très longtemps dans le sens d’œuvrer à la construction d'une société égalitaire et émancipatrice. De manière quotidienne je crois que ça me guide de ne pas reculer dans des choix qui peuvent paraître radicaux, je crois que depuis très longtemps je ne supporte pas les demi-mesures … Si ma vie s'arrête demain, je veux avoir la satisfaction d'avoir vécu autant que faire possible en accord avec mes convictions.

 

BAC : Quel âge avais tu quand tu es allé au Rojava ?

AA : J'avais 26 ans quand je suis arrivé là bas.

 

BAC : Tu y étais à quelle période ?

AA : Je suis parti début 2017 et je suis revenu à la fin de cette année là.

BAC : D'ailleurs, qu'est-ce que le Rojava ?

 

AA : Le rojava est un territoire qui se trouve au nord de la Syrie. Rojava, signifie "ouest" en Kumanjil (un des dialectes kurdes). Il désigne assez logiquement l'ouest des zones de peuplement kurde, avec les trois autres parties le Bakur (nord) qui se situe en Turquie, le Bashur (sud) en Irak et Rojilhat (est) en Iran forme tout ensemble le Kurdistan, même si les kurdes n'ont jamais eu d'état à proprement parlé.

 

Pour revenir sur le Rojava, à l'occasion de la guerre civile syrienne, le mouvement de libération kurde a réussi a bâtir un système politique pluri-ethnique, féministe, anti-étatique (basé sur des assemblées locales), écologiste et socialisant (je n'irais pas jusqu'à dire socialiste ou communiste, même si le socialisme démocratique est l'objectif final déclaré de ce processus révolutionnaire) dans les zones qu'ils ont pu contrôler au gré de la guerre civile syrienne.

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Alternative libertaire milite pour une rupture avec le capitalisme, la socialisation des moyens de production et une société sans classes et sans État fondée sur l’autogestion socialiste, l’égalité réelle des hommes et des femmes, la liberté et la démocratie directe.

Pour faire grandir ce projet révolutionnaire, ses militantes et ses militants construisent une organisation implantée parmi les travailleurs et les travailleuses, dans la jeunesse, active dans les mouvements sociaux, les syndicats de lutte, et dans tous les grands combats émancipateurs (féministes, écologistes, égalitaires...).

Sa stratégie politique repose sur une dialectique entre trois niveaux d’intervention complémentaires :

  1. le développement du courant communiste libertaire ;

  2. la construction de fronts anticapitalistes permettant de réunir toutes celles et tous ceux qui souhaitent riposter sur cette base aux attaques patronales et gouvernementales ;

  3. la construction d’un Front social des mouvements sociaux, pour donner une existence politique à la « gauche de la rue » contre la gauche gouvernementale.

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Vidéo : Le dessous des cartes : KURDISTAN, nouvel état au Moyen-Orien ?

BAC : Qu'est-ce que le YPG ?

 

AA : Les YPG, les Unités de Protection du Peuple sont les unités de milice populaire du Rojava. L'organisation politico-militaire est quelque peu complexe donc sans rentrer trop dans les détails, elles sont composées entre autre des YPJ (les unités de protection de la femme) qui sont des unités de combat non-mixte uniquement de femmes.

 

La colonne vertébrale de ces milices est formée par les Kadros (qu'on pourrait traduire par « cadre » en Français) qui sont des femmes et des hommes qui prêtent allégeance au mouvement révolutionnaire et qui en quelque sorte deviennent des révolutionnaires professionnels qui consacreront leur vie à la cause qu'ils ont choisi.

 

Les YPG ont été la force militaire la plus efficiente face à DAESH de l’aveux de la plupart des observateurs impartiales du conflit.

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​YPG (Unités de protection du peuple)

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Bataillon international de libération

Unités de protection du peuple
Les Unités de protection du peuple (en kurde : Yekîneyên Parastina Gel, abrégé YPG,) forment la branche armée du Parti de l'union démocratique (PYD) syrien. Elles sont formées en 2011 lors de la guerre civile syrienne. L'organisation est considérée comme terroriste par la Turquie.


Bataillon international de libération

Le Bataillon international de libération ou Brigade internationale de libération (en turc : Enternasyonalist Özgürlük Taburu, en kurde : Tabûra Azadî Ya Înternasyonal) est une unité militaire constituée de combattants étrangers se battant avec les Unités de protection du peuple (YPG) pendant la guerre civile syrienne contre les djihadistes de l'État islamique.

BAC : Comment est-il considéré par l'état Français ? Les autres états ?

 

AA : On va dire que cette relation est ambiguë. La plupart des états impérialistes se sont accommodés de l'existence de ces milices révolutionnaires car d'une part il s'agissait d'un allié fiable et efficace pour combattre Daesh et de l'autre une partie de ces acteurs espèrent très certainement s'approprier une partie des ressources du riche sous-sol du Rojava.

 

D'autres objectifs peuvent rentrer en ligne de compte comme par exemple aujourd'hui les USA qui essaye de courber l'influence Chiite dans la région en utilisant les kurdes (qui sont majoritairement Sunnite).

 

Après, la plupart des états essayent de garder de bonnes relations avec l'état turc, l'ennemi mortel du mouvement de libération kurde car celui-ci est une pierre angulaire à la fois du système de l'OTAN (la deuxième en termes d'effectif et qui accueille de nombreuses bases qui servent à toutes les interventions dans le moyen orient), un partenaire économique d'importance et pour les États européens par ailleurs il y' a la question des réfugié.e.s que la Turquie a promis de garder sur son territoire.

 

Bref, il s'agit d'un jeu d'alliance et de dominos très complexe. Cette duplicité va s'exprimer sur le fait que les états impérialistes vont soutenir plus ou moins officiellement les kurdes en Syrie tout en criminalisant le reste du mouvement au sein du Kurdistan (particulièrement au Bakur).

 

Le moment le plus fort de cette hypocrisie a été en janvier 2018 quand la Turquie a envahi le canton d'Afrin (le plus à l'ouest du Rojava) et aucuns de ses prétendus alliés n'a dit mot, laissant l'envahisseur se livrer à toutes les exactions possibles et inimaginables. Certains allant jusqu’à justifier cette intervention par le fait que la Turquie avait le droit de sécuriser ses frontières alors que les gens du canton d'Afrin n'avait jamais jeté une pierre de l'autre coté de la frontière.

Macron qualifie de "potentiels terroristes" les Kurdes visés par la Turquie en Syrie.

Après Jean-Yves Le Drian, le président de la République a mis en garde le président turc contre une "opération d'invasion" dans le nord de la Turquie. Mais il n'est plus "préoccupé" par les attaques contre les YPG, désormais "potentiels terroristes".

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Macron tend la main aux Kurdes syriens, Erdogan tape du poing
Le président français a reçu jeudi à l'Elysée des représentants des Forces démocratiques syriennes, principales alliées de la coalition internationale contre l'Etat islamique, et évoqué une médiation avec Ankara. Son homologue turc a immédiatement rejeté la proposition.

RTL 28 Janvier 2018                                                                                                   Le Monde, 30 mars 2018

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BAC : Que risquais tu en y allant ? Étais-tu au courant des risques ?

 

AA : Mis à part de se faire tuer et arrêter en chemin par les nombreux ennemis du mouvement kurde ? En revenant, il n'était pas certains quels seraient l'attitude du gouvernement français, il est clair qu'il existe une certaine forme de laisser faire. En grande partie, piégé par son propre discours de DAESH ennemi suprême de notre société et que du coup il est difficile de justifier les persécutions envers les combattants de cet ennemi suprême.

 

Cependant, il est clair qu'en tant que militant révolutionnaire, en revenant vous aurez droit à toutes les attentions de nos services de renseignement (Fiché S, signalement à Interpol, etc) parfois il y' a eu des tentatives de répressions administratives. Il est clair qu'il ne s'agit pas d'une activité vu d'un très bon œil par l'état si vous êtes marqué à gauche. A l'inverse toutes les personnes apolitiques (barbouzes, aventuriers, ex-militaires, etc) qui ont fait le choix d'aller rejoindre les YPG et qui ne se sont pas politisés lors de leur voyage n'auront pas droit à ce traitement de faveur et auront juste droit à un petit débriefing avec la DGSI en rentrant et c'est tout.

BAC : Pourquoi le YPG ? En quoi ça correspond à ton idéologie ?

 

AA : Tout d'abord car je soutiens les combats de libération nationale depuis longtemps comme par exemple en Palestine.

 

Je pense que tous les peuples ont le droit de disposer d'eux-même et ce même si en tant que libertaire, je ne crois pas à la construction d'un Etat. L'intérêt ici en plus de ce soutien était que dans le cadre de leur combat, les organisations révolutionnaires de ce mouvement veulent bâtir une société qui sort du carcan de l’État Nation.

 

Bien sûr, même s'il ne s'agit pas à 100 % de mes propres convictions communistes libertaires, il y' avait suffisamment d'éléments pour que ça vaille la peine de s'engager pour défendre le processus en cours. Et pour terminer, je pense qu'en tant que révolutionnaire, on peut toujours apprendre d'un processus révolutionnaire aussi imparfait qu'il soit, surtout qu'ici en Europe cela fait bien longtemps qu'on en pas connu.

BAC : Quels autres groupes y’ a-t-il qui combattent ?

 

AA : Les YPG's ont formé les FDS (forces démocratiques syriennes) au sein desquelles collaborent des reliquats de l'armée syrienne libre (on va dire ce qu'il en restait de progressistes), des tribus arabes plus ou moins réactionnaires mais qui refusaient la domination de l’État islamiques et aussi des centaines de combattants de la gauche communiste révolutionnaire Turcs (pour la plus part des groupes marxistes léninistes).

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BAC : On parle surtout des jeunes de cité qui vont combattre avec DAESH ou l’État Islamique, de ton point de vue, pourquoi il n'y a pas plus de volontaires qui y vont pour le YPG ?

 

AA : Je crois que d'une part, les réseaux de la gauche révolutionnaires se sont décomposés et notre base de mobilisation est dans le même état.

 

On va dire que lors de la guerre d’Espagne par exemple tous les partis communistes et groupes anarchistes recrutaient activement pour faire partir des volontaires au front. On va dire aussi qu'on a mis du temps aussi à parler de ce qu'il se passait là bas donc un manque d'information et de contacts pour partir là-bas.

 

Je crois que la gauche est par ailleurs très divisée sur l'analyse de ce conflit (soutien à Assad pour certains, soutien à l'ASL pour d'autres, méfiance envers le mouvement kurde et ses alliances tactiques avec les forces impérialistes, etc).

 

De plus, je pense que socialement, sans faire de la sociologie primaire, le fait qu'une partie de notre famille politique se soit embourgeoisée et bien qu'il est plus difficile de partir aujourd'hui quand on est étudiant ou fonctionnaire que quand on est ouvrier dans une usine ou chômeur. Par ailleurs contrairement aux groupes islamistes, une majorité de la mouvance révolutionnaire a sorti la lutte armée de ses cadres de référence comme moyen révolutionnaire du coup je pense qu'il y' a une réticence à s'engager de manière générale dans un conflit armé.

 

BAC : Pourquoi on n’en entend pas plus parler ?

 

AA : Je crois qu'au début les journalistes étaient juste complètement ignorant de ce phénomène puis il faut dire que ce n'est pas un sujet facile à traiter surtout que ça peut amener rapidement à devoir parler des politiques cyniques et iniques de nos États occidentaux au moyen-orient.

 

Après, aujourd'hui je trouve qu'il y a un traitement relativement « honnête » de l'engagement des occidentaux auprès des kurdes, par contre pas un mot sur nos camarades révolutionnaires turcs qui sont pourtant la majorité du contingent de volontaires. Après par facilité ou peut être par sensationnalisme il est clair que les journalistes aiment plutôt montrer les volontaires apolitiques venus venger les attentats que des camarades qui se sont engagés par convictions révolutionnaires.

BAC : Pourquoi également n'y a t-il pas plus de campagne pour les soutenir ? (et s’il y en a , quelles sont-elles ?)

 

AA : Il existe des campagnes comme celle organisée depuis plusieurs années par le secours rouge international pour envoyer des pansements aux combattant.e.s : (https://secoursrouge.org/Campagne-de-Soutien-au-Bataillon-International-de-Liberation-au-Rojava) .

 

Il existe aussi d'autres campagnes principalement organisée par la diaspora kurde. Après on retombe sur ce que je disais précédemment sur le manque de réseaux internationaux permettant d'avoir des contacts directs sur place et à cela s'ajoute la question de l'embargo que subi le Rojava de ses voisins.

BAC : Comment as-tu pris contact avec eux ?

AA : Tout simplement via le site de l'académie internationale des YPG qui centralise la majorité des demandes des volontaires qui souhaitent se rendre au Rojava.

 

BAC : Peux-tu me dire comment tu t'es rendu là-bas ? Est-ce que tu avais un passeport et tu as pris l'avion directement ou tu as eu un autre cheminement ?

 

AA : Je vais pas rentrer dans les détails pour des raisons de sécurité mais en gros il n'existait alors pas de moyen à l'époque d'arriver directement là bas de par le blocus qu'il existe là-bas. Il faut se rendre dans des pays frontaliers puis passer la frontière par les moyens du bord, c'est déjà une aventure en soi.

 

BAC : Combien de temps es tu resté là-bas ?

 

AA : Je suis resté 7 mois là bas.

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BAC : Comment se déroulaient tes journées ?

 

AA : Ça dépend fortement mais on va dire que la journée type au front se divise entre les tours de garde, les taches quotidiennes comme la préparation des repas, la fortification des positions, les entraînements ou le nettoyage. Il y' a aussi les différents meetings et discussions politiques qui remplissent les journées. Le reste du temps tu essayes de tuer le temps et de dormir autant que tu peux pour rattraper tes courtes nuits de sommeil.

 

BAC : As-tu retrouvé les idéaux que tu espérais ? Est-ce qu'a un moment tu t'es pas demandé ce que tu foutais là ou as-tu remis en cause ton engagement ou au contraire, ça t'as renforcé dans tes positions ?

 

AA : On va dire que j'avais une idée très abstraite de à quoi ressemble une révolution, je crois tout simplement car je n'en avais jamais fait l'expérience. Il y' a eu certes des déceptions mais j'ai pu surtout confronter mes idéaux à la réalité. Au final, j'en suis ressorti réconforter voir même encourager dans la possibilité d'aboutir à une révolution.

 

Je pense juste qu'il faut admettre que la réalité ne se plie pas à notre idée de la révolution et qu'il faut accepter toutes les contradictions d'une situation réelles et voir comment on peut tenter de les surmonter. Cela nécessite à la fois un grand pragmatisme mais aussi de conserver ses idéaux qui nous servent de boussole dans cet océan de compromis que nous impose la réalité.

 

BAC : Pourquoi es-tu rentré ?

 

AA : Je m'étais toujours dit que je m'engageais pour quelques mois, même si je gardais la porte ouverte à rester plus longtemps mon objectif était de rentré pour rapporter ce que j'avais vu là bas.

 

BAC : As-tu des nouvelles des ami.e.s restés la-bas ?

 

AA : Oui régulièrement, les nouvelles technologies sont une énorme source de répression potentiel mais aussi un très bon moyen de rester en contact avec les camarades restés là bas.

 

BAC : Quel est ton engagement aujourd'hui avec tout ça ?

 

AA : Hé bien, j'ai repris ma vie militante révolutionnaire en Europe et j'essaie de construire des réseaux de solidarité avec ce qu'il se passe au Rojava. C'est le but de la tournée que nous avons réalisée en juin.

BAC : Existe-t-il un risque concernant ta sécurité aujourd’hui ? Si oui lequel ?

 

AA : Il y' a d'une part les risques judiciaires liés à une répression de l’État mais il existe des risques plus diffus comme des apprentis jihadistes qui voudraient se faire mousser en fumant un ancien YPG ou même l’État Turc qui n'est pas en reste avec les coups tordus contre les soutiens du mouvement kurde. C'est pour ça que je reste le plus discret possible quant aux détails de ma vie ou de mon identité.

BAC : Peux-tu me parler de la « tournée » que tu fais pour parler du film ?

 

AA : Le film est un support car il illustre tout le potentiel mais aussi les contradictions du processus révolutionnaire qui se déroule au Rojava.

 

L'idée est d'ajouter à cela les expériences vécues par les camarades et moi même pour essayer de livrer notre analyse de la situation et de motiver nos camarades ici à se mobiliser en faveur du Rojava mais plus largement à s'impliquer ici dans les mouvements sociaux car je pense qu'une révolution (bien que différente de la forme qu'elle a prise au Rojavva) est souhaitable et reste possible.

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- Un communiste libertaire dans les YPG #01 :Pourquoi je suis ici:

https://www.alternativelibertaire.org/?Un-communiste-libertaire-dans-les-YPG-01-Pourquoi-je-suis-ici
 

Avec les combattantes et les combattants volontaires. Pour la révolution au Rojava. Un camarade nous écrit de là-bas.

Alternative libertaire reproduit les billets du blog Kurdistan-Autogestion-Révolution, carnet de voyage d’un camarade engagé au sein des YPG.

Au fil des semaines, il témoignera de la vie au sein des milices combattantes, des débats qui s’y mènent et de l’expérience du confédéralisme démocratique dans les zones libérées.

- Kurdistan ● Autogestion ● Révolution : Un communiste libertaire au sein du Bataillon international de libération :

http://kurdistan-autogestion-revolution.com/

- Slate : Ces volontaires français combattent Daech en Syrie mais pour la Turquie, ce sont des terroristes : https://www.slate.fr/story/153158/ces-volontaires-francais-combattent-daech-en-syrie-mais-pour-la-turquie-ce-sont-des

- NPA : Sur le combat aux côtés des YPG au Rojava : https://tendanceclaire.org/article.php?id=1231

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