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RASH Tolosa

Depuis 2017

"Le but est de re-politiser la scène skinhead qui était aux mains de l'extrême droite... La culture skin à la base c'est le Ska et le Reggae. C'est pour cela qu'être skinhead et raciste ça n'a aucun sens en fait. Sans le métissage avec la Jamaïque, il n'y a pas de culture skin."

Photo officielle

Entretien avec trois représentants du RASH Tolosa : Meds, Tounsi, et Anarchx.

 

Ben Art Core : Qu'est-ce que le RASH ?

Anarchx : RASH veut dire Red & Anarchist SkinHead.

A la base c'est un groupe de skinhead qui s’est fondé en 93 à New York. Après il y a pas mal de sections qui se sont créées à travers le monde.

La section à Toulouse existe depuis près d'un an.

 

B.A.C : Quel est le but du RASH Tolosa ?

Meds : Le but est de re-politiser la scène skinhead qui était au main de l'extrême droite. Quand on est skin et militant.e.s antifasciste, il y a très peu de choix entre les apolitiques ou des SHARP (Skinheads Against Racial Prejudice). Le but de monter une scène RASH c'est de revendiquer que notre culture skin (pour la plupart des membres) c'est aussi une contre-culture alternative, une culture politisée et militante (antifasciste, anti-sexiste, et toutes les luttes de l’extrême gauche). Pour moi, je considère qu'on ne peut pas se revendiquer skin sans être politisé antifasciste du fait de l'histoire du mouvement.

 

B.A.C : ça passe par quoi la culture skin ?

Anarchx :La culture skin à la base c'est le Ska et le Reggae. C'est pour cela qu'être skinhead et raciste ça n'a aucun sens en fait. Sans le métissage avec la Jamaïque, il n'y a pas de culture skin.

(The Authentic Jamaica Ska)                                                                                     (The Specials)

Pour nous l'esprit skin passe aussi par le travail, la Working Class (Classe ouvrière/prolétarienne), ça passe par la musique, donc le Ska, le reggae et la Oi! depuis le punk. Il y a les fringues aussi mais on va dire que chez les Reds on y fait moins gaffe que chez les apo (apolitiques).

 

B.A.C : C'est quoi votre tendance politique ?

Anarchx : Le RASH accepte des communistes et des anarchistes en général. Nous on a une très forte majorité d'anarchistes. Après c'est pas le cas dans toutes les sections mais dans la nôtre c'est comme ça que ça marche.

 

B.A.C : Il y a plusieurs types de RASH ?

Anarchx : C'est pas organisé dans le sens d'une structure comme on pourrait l'entendre. Les gens se connaissent mais il n'y a pas forcément de connexion entre tous. Pour créer une nouvelle section, tu n'as pas besoin de demander l'aval des autres, tout le monde fait un peu à sa sauce.

 

B.A.C : France, international.

Meds : Actuellement, nous somme groupés dans ce que l'on appelle AIM (Alternative International Movement). Le but étant de recréer une scène musicale, militante, alternative.

On est en lien avec Paris, Bordeaux, Lyon, Marseille, Strasbourg, Nancy ect... Il est important de recréer le contact avec tout le monde. Ça nous permet - si on créer un événement - de le partager avec les camarades des autres villes qui vont eux-même le faire tourner dans leur réseau et essayer de créer des événements en commun.

l'AIM n'existe pas qu'en France. Il y en au Canada, aux États-Unis, ainsi que dans plusieurs pays d'Amérique du Sud et en Europe.

 

Anarchx : L’AIM, si tu veux vraiment une comparaison, c'est ce que faisait le RASH il y a une dizaine d'année à savoir recréer et ressouder une scène politisée. Mais nous avons l'objectif que ce soit un peu plus large. Que ce ne soit pas que dans la scène skin, mais que ça touche aussi les punks, les coreux ou dans le rap. Il y a cette volonté-là de diffuser la culture politisée peu importe les tendances musicales.

 

Si demain il y a de l’électro antifa ça ne poserait pas de problème. Malgré la réalité (qui est que ça s’est créé sur les cendres de ce qu'étaient certains RASH ou de certaines asso punk,) objectivement la majorité issue de cette scène, mais il y a vraiment un peu de tout dans l'AIM.

 

B.A.C : D'où partez-vous et quelle but?

Meds : Nous faisions partie d'une organisation antifasciste sur Toulouse. Le but du RASH n'est pas de créer une organisation antifasciste à proprement parler. Le but est de créer une contre-culture musicale, et de faire en commun avec les organisations antifascistes. Le but n'est pas de les remplacer mais d'apporter quelque chose en plus.

 

Que ce soit en France ou dans les autres pays, les organisations antifascistes organisent des concerts, etc. et le « but » pour nous serait de ne faire que ça pour le soutien, pour recréer une scène politisée. En France, la scène politisée antifasciste est très limitée depuis plusieurs années.

Pour nous la lutte anti-fasciste n'est pas que de taper du faf mais aussi de créer une culture et d'y intéresser les gens.

 

Anarchx : Pour te reprendre l'historique de comment on s’est montés, nous étions de « jeunes » Reds et nous ne trouvions pas trop notre place dans les concerts actuels, pourtant Toulouse c'est une ville qui bouge pas mal il faut dire mais on manquait un peu de cette scène Oi! (il y a une scène trad’ qui est pas mal développée et qui attire du monde notamment avec la Semaine du Ska). Donc on est partis de ce constat-là et on a voulu monter notre petite équipe. On est des potes, on traîne ensemble comme la plupart des bandes skins ou punks de toute façon.

 

Il y a des projets qui sont nés, d'autres qui ont avorté, mais on voulait faire quelque chose pour notre scène, pour notre culture. On est tous passionnés par cette « culture musicale » et on avait envie de proposer autre chose que ce qui est dans le catalogue de Toulouse. Du coup c'est apparu comme une évidence. Au début il y avait une grosse part de folklore et puis petit à petit on s’est aperçus que ce n'est pas que du folklore et qu'il y avait des choses à faire, qu'il y avait ce trou car personne n’organisait des concerts de Oi! ou très peu et très peu politisé.

 

Il y avait une place à prendre, et en plus on a vu cette espèce de nouvelle vague de skin et punk qui est arrivée. Alors du très jeune, du 15-18 ans et moi pour être dans ce milieu-là depuis un certain temps, je peux affirmer que si il n’y a pas un truc fédérateur, ces gens-là, ils se barrent, ils se politisent pas en fait alors que pour nous c'est un peu ça notre but. C'est par le biais de la musique, de la culture skin, punk et rap qu’on veut amener les gens à se politiser, à se poser d'autres questions, à avoir une autre vision sur le monde qui les entoure et à leur proposer une d'alternative.

 

Toute la vague du rock alternatif des années 80/90 ce n'était que ça et nous on a cette tradition-là qui nous tient à cœur et on essaye de la perpétuer. Comme disait Meds nous on est de cette culture-là, on a envie de la faire vivre et à l'heure actuelle il n'y a plus tant de groupes qui se montent, il y a quelques groupes qui arrivent encore à tourner et il y a quelques Fest’ en France, mais par rapport à il y a 5 ou 6 ans on ne fait que chuter, on est en perte de vitesse. L'AIM essaye de répondre un peu à ça, là il y a par exemple le « United We Stand » qui est organisé à Paris tous les ans.

Affiche UNITED WE STAND 2016 & 2017

UNITED WE STAND : 2016, comme une réponse à l'état sécuritaire et à la pensée réactionnaire dominante, le fest UNITED WE STAND se veut comme une alternative, rassemblant des cultures populaires, égalitaires et solidaires.

Nous ce soir on fait notre première soirée, le mois prochain on fait jouer « Hors Contrôle », donc ça va, on arrive à se dire qu'il y a moyen, mais à un moment ce qui va manquer, c'est les groupes je pense.

Evénement facebook : Samedi 19 Mai : Hors Contrôle / Dead Spike / Fissu et ses app-autres.

Meds : le but de relancer la dynamique de cette contre-culture, c'est que les gens se motivent à remonter des groupes. Comme le disait Anarchx quand il parlait des jeune de 15-16 ans, ce n'est pas forcément les jeunes, mais même des gens plus âgés qui découvrent la culture skin, punk, même des fois militantes, ils vont commencer des fois ce militantisme sous forme de « délire », « c'est cool, c'est nouveau ». Mais l’idéal ce serait que ces personnes se rendent compte que c'est beaucoup plus que ça, c'est de la musique, c'est une culture, c'est du militantisme, c'est politique et du coup qu’ils s'investissent dedans et pas juste rester une, deux ou trois années en se disant « c'est bon, je me suis bien amusé, maintenant j’arrête, je retourne dans le système bien confortablement ».

 

B.A.C : Pas besoin d'être skin pour adhérer/participer RASH Tolosa ?

Anarchx : A la base on est partis d'un délire bien neusk (skin en skin). On était trois skins au départ mais on n'a jamais été fermés. Et puis on n’est pas une organisation donc on a pas d'adhérents alors comment participer ? C'est simple, venir à nos événements, nous rencontrer, c'est plus sur l’affinité, on est une bande de pote à la base. Ça nous permet de mener nos projets à bien, ce côté affinitaire nous permet de porter nos projets même si les autres ne sont pas trop d’accord, ils te laissent faire, s'entraident.

 

Dans le RASH Tolosa, n'importe quel membre peut apporter son projet et peu importe lequel, tant qu'il correspond aux grandes valeurs (on n’a pas encore de charte), tant que tu ne me proposes pas de faire des concerts de RAC (Rock Against Communiste, scène faf) (Rires), donc voilà, que tu veuilles faire une projection, que tu veuilles faire une bouffe, un concert ou un sound system, fais le !

(RASH Madrid)

Meds : Quand on parle des grandes lignes et des valeurs, c'est pour nous quelque chose de militant. Si les groupes (je ne vais pas citer de noms) sont assez connus, dans la scène Oi!, « militante », « antifasciste » en France, il y en a certain qu'on ne fera pas jouer pour des raisons toute simple. Quand on apprend qu'il y a des violeurs ou des trucs comme ça, nous c'est "niet", on a des valeurs et les valeurs on les respecte et ces gens-là c'est hors de question qu'on les fasse jouer. Ils ont beau se revendiquer avec un micro sur une scène antifasciste et qu'on apprend que certains membres vont menacer leur ex, les tabasser et les séquestrer comme ça nous est arrivé d'apprendre, ben non vous jouez pas, vous vous revendiquez antifascistes mais pour nous vous ne l'êtes pas, c'est hors de question.

 

B.A.C : vous communiquez là-dessus ?

Anarchx : Nous on ne communique pas « personnellement », mais avec l'AIM on le fait très régulièrement et prend position sur ce qui se passe dans la scène Oi! Et Punk. On prend parti quand il y a des groupes tendancieux, on écrit des articles et on communique dessus.

On essaye d'avoir un maximum de groupes à faire jouer mais à un moment donné …

Meds : il faut épurer la scène.

Anarchx : Il y a plein de problèmes dans le milieu skinhead, je ne vais pas le cacher, notamment au niveau du sexisme, de l'homophobie et de cocaïne (moi j'ai envie de rajouter ça).

 

Des problèmes de dépendance à la drogue qui cause des comportements qui ne sont pas acceptables dans le milieu. Même avec l'alcool peu importe que ce soit légal, sans être des strait edge, (on fait tous la fête au RASH Tolosa), mais il y a ce truc de savoir se tenir, montrer une image propre et politisée du skinhead et pas avoir des problèmes comme il peut s’en produire sous substances.

Meds : Le but c'est vraiment que les gens fassent la différence entre un.e red skin politisé et les skinhead « B.B.B » Bière, Baise, Baston. Ce sont eux qui ramènent généralement les histoires de viol, de sexisme, de LGBTGIphobie, de bagarres débiles, des provocations à tendance raciste, etc. Nous on ne veut pas de ce genre de personnes. Ce sont des gens qui ne nous intéressent pas, ce sont des ennemis de classe. Les méthodes qu'ils utilisent, que ce soit le racisme, le sexisme, LGBTGIphobie , de transphobie c'est une sorte d'oppression du système et nous si on veut créer une contre-culture c'est justement pour se démarquer de ce système et créer une alternative.

 

C'est pour cela que c'est gens-là ne sont pas acceptés dans notre scène et qu'on n’en veut absolument pas.

 

Anarchx : L'évolution du punk va dans le bon sens selon moi. Ça fait 10 ans que je vois l'évolution et j'ai l'impression qu'il y en a de moins en moins mais il reste quand même du ménage à faire et clairement nos bases ça va être ça, avoir une scène la plus safe et clean possible. Après on fait avec nos moyens et nos petits bras et on espère apporter notre pierre à l'édifice.

 

Tounsi : moi je voulais revenir sur la question « est-ce qu'il faut être skin ». Typiquement c'est mon cas, le RASH ça apporte une dynamique, il n'y a pas besoin d'être skin quand tu te retrouves dans les valeurs. Moi j'ai pas de Docs, j'ai des Air Max, j'ai pas une Harrington, j'ai du Lacoste, mais par contre, j'ai les mêmes problèmes dans ma scène. Je viens de la culture RAP et il y a ces problèmes de sexisme et d'homophobie. On n’a pas les mêmes sapes mais on a les mêmes valeurs et on va les porter ensemble plutôt que de faire plein de groupes différents.

"Moi j'ai pas de Docs, j'ai des Air Max, j'ai pas une Harrington, j'ai du Lacoste"

On se tape des délires sur nos fringues mais quand on va porter un projet, on va le porter ensemble et vaut mieux faire ça à 10, à 20, à 30 plutôt qu’à 3. A un moment si tu veux avoir des résultats, marche avec ceux qui te ressemblent.

 

B.A.C : ça veut dire que le RASH Tolosa va proposer des concerts RAP ?

Tounsi : carrément, on a sorti un visu « Red & Anarchist Street Hip hop », ça fait « RASH » avec les trois flèches et un croco Lacoste, c'est des délires mais voilà. Le Ska ou la Oi! c'est pas mon truc mais quand y a des concerts, j'suis devant.

 

Meds : Le but c'est créer une contre-culture et pas la fermer, pas juste un truc estampillé « antifasciste », mais créer une culture militante complète, que ce soit du Punk, de la Oi!, du Ska, du Reggae de l’électro ou du Hip Hop. Parce que quand on regarde la scène militante en France, et je ne parle pas que de la scène Oi! il y a une énorme montée ces dernières années de la scène Hip Hop militante, je ne vois pas pourquoi on se couperait de ces groupes-là, de cette culture-là parce que justement ça permettra de faire plaisir aux gens qui vont à nos concerts puis surtout de créer des liens.

 

Tounsi : Dans la scène Hip Hop, tu peux avoir une grosse base anti-raciste mais pas sensibilisée au sexisme ou à l'homophobie, et apporter une culture militante à des gens qui ont déjà une culture Hip Hop ça permet de ne pas se renfermer juste dans du Rap militant ou de la Oi! militante. C'est pour cela que c'est pas mal d'avoir plus qu'une culture rap ou skin, mais d'avoir une culture militante.

B.A.C: Que signifie le visuel ?

Anarchx : le logo c'est fait maison. On a quelques personnes qui savent bien dessiner. Donc tu retrouves les trois flèches, Liberté, Égalité, Solidarité. C'est un logo qui vient à la base de la SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière) et qui pour la petite histoire a été beaucoup utilisé pendant la seconde guerre mondiale pour recouvrir les croix gammées. Du coup ça a été récupéré par les Redskins de l'époque, il est toujours d'actualité et il est toujours beaucoup présent dans les milieux antifa.

Et avec les couleur Rouge et Noir bien sûr, car pour nous le rouge ne va pas sans le noir et inversement.

On a beaucoup d'anar. Mais on n’est pas fermés, on est pour rassembler toutes les forces de l’ultra gauche. Les différences, coco/anar, c'est pas notre tasse de thé, on fait des blagues mais ça reste amicale, c'est pour ça que ça apparaît sur le logo.

 

Pour nous dès le début c'était important que n'importe qui dans notre culture puisse se le revendiquer. De toute façon dans « Red & Anarchist » il y a communiste et anarchiste donc j'vais pas refaire l'histoire.

 

Dans le RASH Madrid, ce sont plutôt des Marxiste-Léninistes pour pas dire autre chose. Après on les aime bien, donc ça va (rires).

 

Puis les lauriers, ça vient de la marque Fred Perry, bon c'est pas très anti-capitaliste mais Fred Perry, c'est l'ouvrier qui a réussi. C'est une des raisons pour laquelle on dit que les skins portent du Fred Perry.

 

BAC : l'avenir ?

Anarchx : Notre fer de lance, c'est de monter une scène car on part de zéro, on a tous avancé des thunes. On va lancer notre asso, lancer les concerts, promouvoir de plus petits groupes si notre réputation arrive à grandir et arriver à faire connaître des groupes qui mériteraient d'être connus, d'organiser des concerts de soutien … c'est quelque chose qui nous parait important parce que si c'est juste faire de l'argent pour se le mettre dans la caisse et ne pas s'en servir, ça n’a pas de sens. L'argent, ça sert à financer la lutte donc ça ne sert à rien qu'il dorme. Nos grands chevaux de bataille ça va être ça.

 

Faire le lien avec les autres sections, mais bon, on commence déjà à être pas mal en place parce que l'AIM a une bonne structure. À la réunion de présentation on était des français de toutes les villes, des allemands, il y avait des colombiens, des montréalais qui ont fait le lien avec les États-Unis donc on a très vite développé un réseau.

 

Les gens se connaissaient déjà en fait. Ça fait 10 ans que je suis dans la scène, les gens de Paris, de Lyon, de Marseille, je les connais bien. On se connaît, il manquait juste un truc un peu plus formalisé et c'est ce qu'on est en train d'essayer d'amener et c'est là où on va pouvoir faire ce taf-là. Si un groupe a besoin de tourner, on peut lui boucler une tournée et ça va être beaucoup plus simple d'organiser, ça va simplifier le travail aux nouvelles orga’, aux nouveaux groupes, ça va permettre aux gens de moins galérer.

 

Tounsi: Comme elle dit ma mère, « le RASH c'est comme le Rotary Club, un peu partout où tu vas t’as quelqu'un pour t’héberger ». Ça fait plaisir. (rire)

 

Arnachx : La plupart des gens dans l'AIM ou dans le RASH sont militant.e.s à coté, donc ça créé des contacts entre militant.e.s et c'est exactement ce qu'il faut. On ne le dira jamais assez : la solidarité c'est notre seule arme...

Tounsi : on a des gazeuses aussi (rires).

 

Arnachx : Il n'y a rien de nouveau, c'est ce qu'a fait le SCALP un temps, ce qu'a fait le Barricata, ce qu'avait fait le RASH : créer des lien entre les gens, et à partir du moment où les gens peuvent bouger d'une ville à l'autre, se rendre compte qu'il ne sont pas tout seul.e. c'est ça qui créé de l’énergie.

 

Barricata: Barricata, créé en 1999, est le fanzine de contre-culture du RASH (Red & Anarchist SkinHeads) de Paris et sa banlieue.

 

On était trois au début, on est montés une fois à Paris, ça nous a sur-motivés, on est redescendus et maintenant on est une douzaine sans compter les sympathisant.e.s et la « Jeune Garde ».

B.A.C : c'est quoi la jeune garde ?

Meds: La jeune garde c'est une petite équipe de militants et militantes qui sont dans la culture de punk/skin et qui se sont rapprochés de nous pour avoir des liens. Ce sont des jeunes qui sont motivés et ça, ça fait plaisir dans une scène qui parfois ralentit un peu.

 

On se rend compte que sur la scène, il n'y a personne en dessous de 24/25 ans et pas grand monde au-dessus de 35. On a l'impression des fois que le militantisme c'est juste une période pour certaines personnes. Pour nous, voir des jeunes qui commencent à l’âge auquel on a commencé à militer, on se dit « ben ouais, on n’est pas tout seul en fait » et avec la société actuelle et tout ce qui se passe de nos jours, il y a des gens qui réagissent, qui prennent le contre-pied et qui décident de s'organiser contre.

 

Anarchx : ils/elles sortent de l'uniformisation. Avant au collège tu avais les métalleux, les mecs qui écoutaient du rap, les punks, il y avait tous ces genres de sous-cultures, des petites équipes affinitaires (groupe de pote) et maintenant ça se perd vachement. Tu as une culture de l'uniformisation, quand tu passes devant un collège ou un lycée, c'est une culture, Célio, H&M, la Fnac. Je traînais beaucoup plus avec des rappeurs et ils allaient chez le disquaire, ils n'allaient pas acheter les trucs à la Fnac, et toutes ces sous cultures finissent par se perdre et il reste une sorte de gloubiboulga où les gens se ressemblent tous.

 

B.A.C : A quoi est due la perte de vitesse dans la scène skin ?

Anarchx : Quand on dit que la scène est en perte de vitesse, il y a l'analyse qui s’impose : il n'y a pas eu de transmission entre la génération des 30/35 ans actuelle et nous, la génération qui a 20/25 ans.

 

Culturellement parlant quand on parle d'une génération, on ne parle pas d'une génération sur 50 ans, mais plutôt sur 4/5 ans. En général, les jeunes c'est le temps qu'ils y restent. Il n'y a pas eu de passation de flambeaux, c'est pour ça que la scène punk est au point mort, que la scène Reds est au point mort. C'est ce qu'on essaye de faire avec la Jeune Garde.

On se dit que peut être dans 5 ans il y aura des gens de chez nous qui auront des enfants, qui auront ceci ou cela, qui n'auront plus le temps ni la force de le faire. Mais il faut qu'il y ait un lien qui soit fait, que ce soit formel ou informel on s'en fiche, mais il faut qu'il y ait une passation de la culture, un transfert de l'histoire politiquement. Quand je vois que certains antifa qui ont 5 ans de moins que moi ne savaient pas ce qu'était que la Commune, c'est un problème.

Pourquoi il y a eu une rupture, je n'en sais rien, peut être que c'est quand le RASH Paris s'est dissout, et qu’il n'y a eu personne pour reprendre la suite. Alors on essaye de rattraper ce retard qu'il n'y aurait pas dû avoir.

(Franc 45 ans, militant antifasciste radical, reconnaît le manque de transmission, déjà à son époque)

B.A.C : Est-ce qu'il y en a qui vous ont transmis cette culture sur Toulouse ?

Meds : Oui et non en fait.

Le militantisme, je l'ai découvert, je devais avoir 15 ans. Le problème avec le système répressif qu'on a en France, c’est que dès qu'un.e jeune commence à militer, il y a une espèce d'appréhension de la part des groupes militants, parce que ce sont des mineurs.

 

Imaginons que tu vas faire une action ou une manif avec des camarades, en cas de problème judiciaire, on sait toutes et tous ce qu'on risque, mais en cas de problème avec un mineur...

 

Il y a le statut de mineur avec les moins de 18 ans qui est stupide, parce qu'on se rend compte qu'il y a des personnes de 15/16 ans qui sont bien plus matures que certaines de 25.

 

Quand j'ai commencé à militer, jusqu'à mes 18 ans, je n'ai pas été « accepté » dans le milieu militant de ma scène car il y avait cette appréhension des mineurs.

 

Et inversement, de la part de militants et militantes qui ont milité, je n'étais même pas né si ça se trouve et qui au lieu de faire - je n'ai pas envie de dire « instruire » parce que ce n'est pas exactement ça- partager leur expérience aux jeunes ils vont être « blasés » et la plupart des réactions qu'on va avoir, ça va être plutôt une réaction très paternaliste du style « écoute, j'ai été militant à ton âge, je vais t'expliquer comment marche la vie, moi j'connais tout », c'est pas intéressant en fait. Cette expérience on la vit tous les jours, quand un professeur nous dit quelque chose, quand la police nous contrôle, c'est le même style de ton, condescendent et méprisant.

Les gens construisent leur expérience de la vie et on apprend pas quelque chose à quelqu'un, on lui donne des clés. On lui montre ce qu'on a vu et on lui laisse faire son chemin.

 

C'est le lien qu'on a avec la jeune garde, on ne veut surtout pas faire de paternalisme. C'est ce que nous avons dû subir quand on a commencé à militer. Nous on ne veut pas ça, on veut leur donner des clés et les laisser faire leur chemin, s'ils ne font pas la même chose que nous, c'est pas grave, c'est pas le but, il ne faut pas qu'on se ressemble tous. Qu'ils fassent leur chemin, tant qu'ils sont militants, tant qu'ils respectent les valeurs, c'est leur chemin à eux et c'est ça qu'il faut. C'est pour ça, cette culture, c'est pour leur donner des bases, pas pour leur apprendre.

 

Tounsi : je reviens sur ce que disait Anarchx, il n'y a pas de transmission des anciens au niveau militant et typiquement, je vais de donner mon cas, si je me suis politisé et si j'ai commencé à militer, c'est suite à des réalités que j'ai appris tout seul. J'ai vu et subi des contrôles de police, j'ai vu des coups de matraques, il y a eu du racisme, on n’a pas eu besoin de venir me l'expliquer.

 

Quand j'ai mis un pied dedans, et ça a pris longtemps, c'est pas des anciens qui m’ont apporté des outils pour savoir comment militer, c'est des gens de mon âge.

 

C'est ce que je trouve dommage. J'ai dû attendre longtemps avant de trouver des gens qui veulent bien partager leur expérience et ces gens-là, ce n'étaient pas ceux qui avaient le plus d'expériences à partager.

 

Anarchx :J'ai un parcours atypique aussi, du fait que je vienne de Nice. J'avais personne avec qui militer de base, c'était pas une question d'anciens ou de jeunes, et la scène Punk n'est pas politisée. C'est une scènes Ska/Punk, au demeurant charmante, mais qui n'est pas du tout politisée. Du coup je me suis fait tout seul, et avec quelques potes on a monté une orga antifa là-bas. J'ai commencé à comprendre ce truc-là quand j'ai commencé à bouger de ville. Même à l'heure actuelle, ça va faire 10 ans que je suis dans ce milieu et vu que je suis jeune, je me prends des réflexion par des gens parce qu'il sont plus âgés que moi mais qui bizarrement ont passé moins de temps que moi dans le milieu militant. Moi ça me fait rire. Il y en a qui ont trente ans et qui sont depuis trois ans dans le milieu antifa, d’où tu viens me parler, c'est sans méchanceté, mais « qu'est-ce que tu viens me donner des leçons moralisatrices de vieux papa. Tu as commencé à militer à 25 ans, c'est cool, je ne les ai même pas ».

 

Je peux le dire franchement, dans la scène punk et Oi! il y a un bizutage qui s’opère des vieux sur les jeunes. Ça va être de dépouiller les jeunes, ça va être de les mettre à l'amande, ça va être de leur dire qu'ils ne sont pas assez forts, pas assez guerriers, et c'est un réel problème.

 

Et nous c'est quelque chose qui nous offusque de ouf, c'est quelque chose qui ne peut pas passer. C'est un rapport qu'on n’aura jamais avec la Jeune Garde. Ils nous ont demandé de leur apprendre des truc, mais il n'y aura jamais de hiérarchisation entre nous. On va leur apporter des outils, mais ils vont nous en apporter aussi. Ils ont un dynamisme, ils ont un vécu qui n'est pas le même, ils ont une réalité qui n'est pas la même. Ils ont conscience d'une certaine réalité qu'on n’a pas et nous avons conscience de notre réalité et c'est quelque chose dans lequel on a tous à s'apporter.

 

Meds : Sur cette espèce de bizutage, il n'est pas présent que dans la scène Punk/Oi!, mais également dans le militantisme. Il y a vraiment deux gros problèmes pour moi dans la culture militante, c'est que d'un côté il y a une grande forme d'élitisme qui est faite du genre « ha mais tu ne connais pas ci ou ça, alors je suis meilleur militant.e.s que toi parce que j'ai une culture et que je ne te l'ai pas transmise », c'est pas dit mais c'est ce qu'on en comprend.

 

C'est cette espèce d'élitisme de fac, « moi j'ai fait des grandes études », ben oui, chez nous personne n'a fait de grandes études. Personnellement, j'ai eu mon Bac et j'ai commencé à travailler de suite et pourtant je ne suis pas plus con que n'importe qui. Pour moi l’intelligence elle ne se mesure pas sur les bancs de la fac.

 

Et d'un autre côté de cet élitisme intellectuel qu'on a chez une partie des militant.e.s, on a aussi et c'est un problème qu'on a dans notre scène, cette culture du virilisme, du guerrier antifa qui veut faire que taper du faf sinon t'es pas un antifa. Non, l'antifascisme c'est pas de l'élitisme ni uniquement taper du faf. L'antifascisme c'est créer une contre-culture et de la solidarité.

 

Bon, on va pas se mentir, oui dans le milieu antifasciste, il y a des moments où on se retrouve dans une confrontation physique avec l'extrême droite ou avec la police, mais cette confrontation on ne la cherche pas. La confrontation physique, c'est un outil politique comme un autre. Il y a de la confrontation physique tout comme on fait des concerts de soutien, ça nous permet de rassembler les gens, ou des conférences pour donner des outils aux gens, ou encore montrer des films faits par des camarades ou des films historiques.

 

On essaye d'éliminer ce qui sont pour nous les deux gros problèmes du milieu militant, à savoir l'élitisme intellectuel et « l'élitisme » physique.

 

Parce que quand tu arrives et que tu es une fille ou que tu fais 60kilos, on va te dire, « toi tu fais les textes ou machin, mais tu viendras pas sur les manifs au contact ou sur les actions ». En fait Non !

 

On a un principe très simple, c'est que quand quelqu’un nous donne ses capacités et explique qu'il/elle peut faire certaines choses et pas d'autres, il n'y a pas de soucis, on ne mettra jamais cette personne en dessous ou au-dessus des autres. Tout le monde a ses capacités, tout le monde apporte ce qu'il ou ce qu'elle peut à la scène et à la culture militante.

 

On ne veut pas, comme on pourrait le voir dans certains groupes, que les tapeurs soient au-dessus par exemple. Nous on veut que tout le monde puisse donner le maximum de ses capacités.

 

Tounsi : quand on parle du mépris des anciens, en politique on appelle ça du « storytelling », on s'invente une vie. Les anciens, je ne dirais pas qu'ils s'inventent une vie mais souvent ils disent « moi à mon époque j'ai fait ci, j'ai fait ça », c'est cool hein, mais maintenant, tu fais quoi ? Le fascisme il est toujours là, qui est-ce qui le combat, c'est toi ou c'est moi ? C'est moi, alors laisse-moi faire ou viens avec moi, mais viens pas me dire « c'est nul ce que tu fais » ou « j'ai fait ça à mon époque ». Ça c'est très dérangeant pour les jeunes.

 

Les jeunes veulent ressembler aux anciens parce qu'ils voient des légendes, ils se disent « wouha, ils ont fait des trucs de ouf », mais si tu reprends ce qu'ils ont fait il y a 20 ans, c’est la même chose que ce que l'on fait actuellement. Et quand on parlera de nous dans 20 ans, on en parlera pareil.

 

C'est pour cela que je rejoins Meds, il faut arrêter d’idolâtrer les grands tapeurs ou les grands écrivains ou conférenciers, on s'en fout. Tu donnes du temps, tu donnes de l’énergie, et bien tu donnes toujours plus que ce qui ne font rien.

 

B.A.C : Quelle est la moyenne d'age du RASH ?

La moyenne d'âge va de 19 à 40 ans, donc quand on dit les vieux, il y en a qui font du bon taf, je pense principalement à Paris. Il y a des jeunes de plus de trente ans qui ne sont pas pourris (Rires). Là on parle de ce qui nous, nous pose problème, c'est un ressenti, c'est absolument pas quantifiable et je ne pense même pas que la majorité soit comme ça, mais c'est le ressenti qu'il en ressort.

 

Meds : C'est aussi le problème dans le milieu militant ou de la scène. On a des remarques « nous on a fait ça à ton âge », moi j'ai déjà répondu « oui mais toi quand tu avais mon âge, le sexisme c'était un truc qui vous passait carrément au-dessus de la tête ».

A l'époque dans les concerts estampillés RASH il y avait du sexisme et de l'homophobie sur scène. Pour te donner un exemple il y avait : « Les fafs nous on les encule ». En fait non, on ne reproduit pas un comportement oppressif dans une scène qui se veut « safe » en fait.

 

Quand on parle de militantisme, on parle aussi de convergence des luttes. Tu ne nous verras pas que sur des manif estampillées « Antifa », mais on est présents sur les luttes LGBTQI, sur les luttes contre le sexisme, parce que pour certain.ne on est concernés personnellement et parce que l'antifascisme c'est un tout, pas juste les fafs. C'est le système, c'est le comportement sexiste, raciste, homophobe et tout type d’oppressions, c'est une oppression étatique à la base et c'est un schéma reproduit par l'extrême droite, mais c'est parce que l'état le véhicule encore aujourd'hui.

 

Quand on fait des lois pour renvoyer les migrants à la frontière, ou quand des personnes LGBT sont attaquées dans la rue par des groupes d’extrême droite ou par la police elle-même et qu'il n'y a aucune répression étatique, les personnes de ce genre se croient autorisées à adopter le même comportement.

 

Tounsi : Moi qui ai 19 ans, dans le RASH, ma parole vaut autant que celle de ceux qui ont 40 ans, et ça je l'ai senti direct par rapport à d'autres orga ou je me suis senti plus oppressé par ces vieux relents âgistes (discrimination par l'âge). Dans le RASH, il y a un esprit de camaraderie qui prime sur tout le reste. On se pousse vers le haut.

 

Meds : Vu que c'est un groupe affinitaire à la base, on se fait totalement confiance. C’est essentiel quand il y a une décision à prendre rapidement.

 

Tounsi : Si tu veux faire un concert, il faut pas prendre 6 mois, sinon, t'as plus de salle, t'as plus de groupes, et pour pas mettre 6 mois il faut pas être tout seul et au sein du RASH, c'est pas malsain, c'est bienveillant.

 

B.A.C : quelles sont vos références dans votre militance ?

Tounsi : Comme je suis issu d'une culture RAP j'avais déjà une base antiraciste assez forte mais j'en restais pas moins homophobe ou sexiste. Mais c'est cette antiracisme dans le milieu rap qui m'a amené malgré tout vers la lutte anti-homophobie et anti-sexiste. Tout le monde ne fait pas ce chemin et c'est aussi pour ça que le RASH prouve que tu peux garder ta culture sans oppresser les autres.

Classique du Rap engagé contre le FN :(Sachons dire NON) & (11'30, contre les lois racistes)

Meds : J'ai pas vraiment de références. J'ai été élevé dans un milieu plutôt à gauche, après j'ai construit mes réflexions puis j'ai commencé à militer. Là ce sont des personnes qui m’ont apporté énormément parce qu'ils ont fait le travail que j'essaye de rendre aujourd'hui aux personnes qui commencent à militer.

 

Moi aussi quand j'ai commencé à militer, j'avais des relents de sexisme et il y a des gens qui ont vu que j'étais capable de me remettre en cause et qui ont eu la patience de m'aider à me dégager le chemin pour que je puisse faire le travail sur moi. C'est pour ça que si j'ai une référence, c'est « Papi », il se reconnaîtra.

 

Je vais te donner un exemple, je n'ai jamais lu de texte de Marx, Proudhon ou quoi. Je ne vois pas l’intérêt de m'identifier à un texte ou des idéaux de quelqu'un qui est mort il y a 50 ans et qui a écrit ces choses il y a 70 ans. C'est une situation qui n'est absolument pas la même, ils sont morts. Je me revendique d’une situation actuelle.

 

Mes références sont mes camarades qui m’ont aidé à m'investir, à donner le maximum dans le milieu militant.

 

Anarchx : Moi c'est différent, comme je t'ai dit, il n'y avait pas forcément de militant.e.s chez moi. Je suis arrivé là un peu par la musique punk, notamment, je me suis politisé par les paroles.

 

La première fois où je me pointe à un concert, je devais avoir 12 ou 13 ans, je suis tombé sur le « Blood Honor Nice ». J'avais ma crête. J'ai fini en mauvais état on va dire.

 

Blood & Honour (« sang et honneur ») est un réseau de promotion de musique néo-nazi fondé en 1987 composé de boneheads et d'autres nationalistes. Ce groupe organise des concerts White Power de groupes de rock anticommuniste (RAC). Il existe plusieurs divisions officielles de ce réseau dans divers pays. Blood & Honour a tiré son nom de la devise des Jeunesses hitlériennes, Blut und Ehre.

 

A partir de ce moment-là, je me suis mis à écouter de l'anarcho-punk, du Crust puis de la Oi!. J'ai commencé à lire des livres. J'ai lu Proudhon, Marx, Bakounine et je me suis mis à faire du sport et je me suis dit que de toute façon soit je m’y mettais soit je me barrais. Je ne pouvais pas porter mes couleurs à Nice sans me faire emmerder ou qu’il m'arrive un truc. J’avais ce fond de conscience anti-raciste. Mes parents ne sont pas ultra politisés mais ma mère avait une belle phrase qui dit « On ne choisit pas l'endroit où l'on naît et on est comme on naît ».

 

Donc voilà. Je citerais quand même quelques références comme Crass qui m'a beaucoup apporté, je citerais les Berru (Bérurier Noir), je citerais Hors Contrôle, la Brigada (Brigada Flores Magon) et Brixton Cats. Pour les gens qui m’ont influencé, je penserais à Louise Michel, à Durruti. Je pense que ce sont ceux qui en écrivent le moins qui sont les plus intéressant.

Alternative International Movement

L’AIM, Alternative International Movement est un collectif et réseau international visant à promouvoir les musiques engagées et militantes actuelles. Investi.es dans différentes asso ou simples spectateurs voulant devenir acteurs/actrices, nous nous sommes rassemblé.es dans ce réseau afin de combiner notre passion pour la musique et promouvoir une société égalitaire débarrassée des nombreuses oppressions : capitalisme, sexisme, homophobie, racisme etc. La liste est longue. Fort de nos idéaux antifascistes, anticapitalistes, anarchistes ou communistes, nous souhaitons grâce à la musique, proposer d'autres alternatives au système capitaliste et participer à notre échelle à la solidarité de terrain. Nos actions outre la présence en manif, sont l’organisation de concerts de soutien, de fanzines locaux et internationaux, ainsi que plein de projets comme un webzine, un réseau sur le net, une compilation, émission de radio des réunions entre les différents acteurs/trices. L'AIM c'est la fédération de collectifs à Paris, Marseille, NP2C, Strasbourg, Nancy, Kiel, Potsdam, München, Lyon, Tolosa, Miami, Los Angeles, Montréal, Toronto, Patagonia, Mexico, Guadalajara, Petrograd, Roma, Madrid, etc. L’isolement est notre pire ennemi, la solidarité notre meilleure alliée. "Si je ne peux pas slamer, je ne veux pas prendre part à votre révolution." Emma –Shym-Goi!ldman

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