Gilles Bertin
Chanteur de Camera Silens – 1981 à 1986
Participe au braquage de la Brink's à Toulouse 27 avril 1988
Disparaît en Espagne jusqu'en 2016 où il se livre à la police à Toulouse
Reconnu coupable, il prend 5 ans avec sursis le 6 Juin 2017
Il aspire aujourd'hui à une autre vie.
Gilles Bertin, un punk, un vrai. Ce n'était pas « sexe, drogue et rock n' roll » mais « braquage, toxicomanie et Oï ». Il n'y a rien de poétique la dedans, mais la vie, la vraie. Tellement « No Futur » qu’après leur dernier gros coup tous ensemble. Il ne savait pas où aller avec ces 11 millions de francs (2 M d'€ )... rien de prévu, en tout cas pas si loin. 28 ans après il revient mais sans prévenir qui que ce soit, pour ne pas déranger comme il dit. Sa femme, ses ami.e.s et membres du groupe Camera Silens (dons il était le chanteur) étaient là pour lui à sa sortie du tribunal. C'est en homme libre qu'il veut avancer dans la vie, sans dette mais en pouvant dire enfin son vrai nom à son jeune fils.
Propos recueillis le 6 Juin 2018 à Toulouse
Gilles Bertin
Chanteur de Camera Silens – 1981 à 1986
Participe au braquage de la Brink's à Toulouse 27 avril 1988
Disparaît en Espagne jusqu'en 2016 où il se livre à la police à Toulouse
Reconnu coupable, il prend 5 ans avec sursis le 6 Juin 2017
Il aspire aujourd'hui à une autre vie.
Gilles Bertin, un punk, un vrai. Ce n'était pas « sexe, drogue et rock n' roll » mais « braquage, toxicomanie et Oï ». Il n'y a rien de poétique la dedans, mais la vie, la vraie. Tellement « No Futur » qu’après leur dernier gros coup tous ensemble. Il ne savait pas où aller avec ces 11 millions de francs (2 M d'€ )... rien de prévu, en tout cas pas si loin. 28 ans après il revient mais sans prévenir qui que ce soit, pour ne pas déranger comme il dit. Sa femme, ses ami.e.s et membres du groupe Camera Silens (dons il était le chanteur) étaient là pour lui à sa sortie du tribunal. C'est en homme libre qu'il veut avancer dans la vie, sans dette mais en pouvant dire enfin son vrai nom à son jeune fils.
Propos recueillis le 6 Juin 2018 à Toulouse
Gilles Bertin
Chanteur de Camera Silens – 1981 à 1986
Participe au braquage de la Brink's à Toulouse 27 avril 1988
Disparaît en Espagne jusqu'en 2016 où il se livre à la police à Toulouse
Reconnu coupable, il prend 5 ans avec sursis le 6 Juin 2017
Il aspire aujourd'hui à une autre vie.
Gilles Bertin, un punk, un vrai. Ce n'était pas « sexe, drogue et rock n' roll » mais « braquage, toxicomanie et Oï ». Il n'y a rien de poétique la dedans, mais la vie, la vraie. Tellement « No Futur » qu’après leur dernier gros coup tous ensemble. Il ne savait pas où aller avec ces 11 millions de francs (2 M d'€ )... rien de prévu, en tout cas pas si loin. 28 ans après il revient mais sans prévenir qui que ce soit, pour ne pas déranger comme il dit. Sa femme, ses ami.e.s et membres du groupe Camera Silens (dons il était le chanteur) étaient là pour lui à sa sortie du tribunal. C'est en homme libre qu'il veut avancer dans la vie, sans dette mais en pouvant dire enfin son vrai nom à son jeune fils.
Propos recueillis le 6 Juin 2018 à Toulouse
Ben Art Core
Photographe Militant
Manon TDS
Travailleuse du sexe sur internet depuis 2008
Militante au STRASS 2011-2016
Membre de Griselidis depuis 2010
"Je suis travailleuse du sexe sur internet.
Il y a certaine TDS qui refusent le statut de « travailleuse du sexe » ou « prostituée » et qui se disent uniquement « escorte » par ce que psychologiquement-parlant assumer le stigmate de « pute » c'est très compliqué et elles préfèrent se retrancher derrière l'escorting, c'est quelque chose de plus glamour".
« Pour les photo, ne prends pas mon visage. Ce qui me fait flipper dans les truc comme ça, c'est les gros connards de trolls et de masculinistes qui reprennent ça sur les réseaux sociaux. La dernière fois, c'est arrivé à une copine qui a parlé à visage découvert et ça a été repris par des gens d’extrême droite et a été affiché donc j'ai moyennement envie de m'attirer un public d’extrême droite ».
Manon est une travailleuse du sexe fière de l’être et militante. Sa rue à elle, c’est internet.
Cette escorte professionnelle est aussi investie dans l’association « Grisélidis » et à militée au "Strass" de 2011 à 2016. Asso et syndicat qui défendent les droits des travailleurs et travailleuses du sexe. Pour Manon, ce sont les lois pénalisant le client et le racolage, mais aussi les abolitionnistes, qui font le plus de tort aux prostitué.e.s. Rencontre.
Sur internet, c'est à dire que je poste des annonces avec des photos et un petit texte sur mon site internet. Les clients me contactent pour prendre rendez-vous et je vais les rencontrer soit à l’hôtel, soit chez eux.
Quel métier :
L'Escorting, c'est un nom marketing. Il y a certaines travailleuses du sexe qui refusent le statut de « travailleuse du sexe » ou « prostituée » et qui se disent uniquement « escorte » parce que psychologiquement parlant, assumer le stigmate de « pute » c'est très compliqué et elles préfèrent se retrancher derrière l'escorting, c'est quelque chose de plus glamour.
L'escorting, dans la tête des gens c'est accompagner des hommes riches, aller au restaurant, à l'opéra, au théâtre et après si affinité faire une partie de jambes en l'air. Alors que l'escorting c'est bêtement de la prostitution mais dans une approche différente.
Il y a la prostitution de rue où les filles racolent dans la rue et la prostitution sur internet ou les filles racolent sur internet, mais au final les pratiques sont les mêmes. Il peut y avoir de l'accompagnement en plus dans le travail sur internet mais après au niveau pratique c'est pareil.
Par exemple moi quand je vais voir un client c'est rare que j'aille au restaurant, et je crois que je ne suis jamais allée au théâtre, à l'opéra non plus (rires). Généralement on boit un verre et on discute mais c'est aussi quelque chose qui peut être fait par les TDS de rue. Il y en a qui le font, qui reçoivent chez elles, vont parler avec le client, lui offrir un verre. Il n'y a pas vraiment de différence mise à part cette différence purement marketing.
Pour le client aussi, par ce que c'est toujours plus chic de dire qu'il est allé voir une escorte plutôt que de dire qu'il est « allé aux putes ».
Il ne se paye pas une prostituée, il se paye une escorte, dans leur tête c'est une fille qui fait ça pour le plaisir ou une fille qu'il va aider financièrement dans sa vie.
Pute de rue, pute en ligne, même combat :
Je n'ai aucun mal à dire à mes clients que c'est de la prostitution, que je suis une prostituée, que je suis une pute quand j'ai envie de jouer avec leurs nerfs et il y a ceux pour qui ça passe mais c'est assez rare, la plupart, ils argumentent, ils tentent de me rassurer en me disant « mais non toi tu n'es pas prostituée, tu es escorte, c'est différent, tu n'es pas comme ces pauvres filles dans la rue ». Je leur explique que si et que déjà ce ne sont pas des pauvre filles et qu'on est quand-même à poil dans un lit (on ne va pas faire une partie de scrabble!) et qu'on m'a quand-même payée pour baiser donc à partir de là, c'est la même chose.
Je me sers de ça aussi dans mon boulot pour détruire les stéréotypes sur la prostitution et surtout sur la prostitution de rue. Généralement les clients aiment bien cracher plus ou moins violemment sur les collègues de rue pour me « flatter » : « toi c'est pas pareil, toi c'est différent, les TDS dans la rue elles n'ont pas le choix, elles sont pleines de maladies, elles font ça sans faire attention aux clients » alors qu'en fait, ce n'est pas vrai du tout. On retrouve les mêmes personnes sur internet, des filles qui vont enchaîner les clients, elles ne veulent pas avoir d'affinité avec les clients, elles vont juste enchaîner les prestations sexuelles. Le client il arrive, ils couchent ensemble puis hop c'est parti. Y a autant de filles qui ne vont pas faire attention dans la rue que sur internet. Et puis le truc de ne pas faire attention à sa santé, c'est soit un truc de méconnaissance sur les MST, IST, soit c'est un truc aussi de condition de travail, par ce que mine de rien, quand tu n'as pas de clients... tu es moins enclin.e à imposer le port de la capote quand ils viennent demander un rapport sans protection. Il faut savoir que bien souvent les TDS sont bien plus vigilant.e.s sur les questions d’IST.
« Ce sont les lois qui nous criminalisent/pénalisent/fragilisent »
Avant les TDS de rue avaient pas mal de clients, j'ai connu des filles qui gagnaient très très bien leur vie, mais avec la LSI (loi pour la sécurité intérieure le 18 mars 2003) de Sarkozy qui pénalise le racolage, les filles fuyait les lieux de prostitutions donc elles avaient moins de clients. Avant tu pouvais avoir 20 clients qui passent dans la nuit pour te demander tes tarifs et tes prestations : sur les 20 il y en a 10 qui vont te dire qu'ils cherchent une fellation sans capote et les 10 autres à qui ça va, t'as fait ta nuit avec 10 clients. Mais avec la LSI du coup à Toulouse avec les arrêtes anti prostitution ou la pénalisation des clients, t'as 1 client dans la nuit qui vient et en plus il te dit qu'il veut une fellation sans capote, ben faut bien que tu remplisses ton frigo, que tu payes ton loyer, faut bien que tu nourrisses tes gosses, donc tu vas l’accepter en fait.
J'ai des collègues sur internet qui galèrent à avoir 2 ou 3 rendez-vous dans le mois, et qui finissent par accepter des fellations sans capote ou des mecs qu'elles ne sentent pas trop mais en même temps elles n'ont pas le choix. Donc au final il n'y a pas tant de différences entre les deux à par la manière de racoler et la vision de la société en général.
Disons que dans la rue les filles sont toutes considérées comme victimes, c'est forcément des filles qui ont été enlevées dans leur pays et qui ont été forcées à être sur le trottoir, alors que sur internet on est taxées de vénales matérialistes et j'en passe.
Les Lois/sécurité:
La plupart des sociétés dans le monde, et particulièrement dans le cas de la société en France, nous disent que la prostitution c'est dangereux, mais la violence et le danger vient surtout des lois.
Que ce soit sur le proxénétisme, le proxénétisme d'aide et de soutien, le racolage avant la pénalisation du client (actuellement) ou les arrêtés anti prostitution, font que les travailleur.ses du sexe sont de plus en plus isolé.es.
Si ce sont des TDS de rue, isolé.es géographiquement parlant : avec les arrêtés anti prostitution elles ont migré du centre-ville vers l'Avenue des Etats-Unis où elles subissent beaucoup plus d'agressions vu qu'il n'y a quasiment personne.
Il y a beaucoup de personnes qui se sont mis sur internet en pensant que c'est beaucoup plus sécurisé. Mais quand t'es TDS pour aller porter plainte mine de rien c'est assez compliqué.
La loi sur le proxénétisme d'aide et de soutien nous empêche de s'entraider entre putes. Moi, si je contacte une escorte et que je vais lui dire « par contre fais attention à tel client il est dangereux » ou « tu devrais faire ça pour te protéger », tout ce genre de choses, je suis considérée comme un proxénète de la personne. Donc les gens vont nous dire que c'est dangereux, que c'est violent alors que ce sont les lois qui nous empêchent de nous sécuriser et de nous protéger.
Une personne de ma famille qui est infirmière libérale s'est faite bien plus agresser que moi, mais elle, elle peut aller porter plainte, ça peut être médiatisé, ça peut être vu, elle n'est pas seule. En tant que TDS on est seul.es et on est censé rester seul.es. On est censé subir de la violence on est censé subir des agressions tout ça pour se voir entendre quand on va porter plainte « ah ben oui mais faudrait faire autre chose, vous avez vu comment c'est dangereux ». C'est la logique de la loi en France et dans la plupart des pays abolitionnistes.
Le proxénétisme dans l'idée c'est quelqu'un qui va forcer une personne à se prostituer et lui soutirer de l'argent. Dans le cadre de la loi c'est beaucoup plus vaste. Il s’agit de toute personne qui vient en aide ou permet la prostitution d’autrui, ou toute personne qui tire des bénéfices de la prostitution.
Par exemple, si je loue un appartement et que cet appartement là je le paye avec mes revenus de la prostitution, mon propriétaire est mon proxénète. N'importe quelle personne à qui je donne de l'argent est considéré comme proxénète, si je te paye une bière, t'es mon proxénète, évidemment c'est pas appliqué comme ça mais bon...
Si on loue un lieu pour recevoir et que le propriétaire l'apprend, il nous fout à la porte. Les hôtels c'est pareil, on n'a pas le droit de louer une chambre d’hôtel pour recevoir, ils sont hyper vigilants par rapport à ça et nous foutent à la porte directement. Il y a beaucoup d’hôteliers qui sont tombés pour proxénétisme.
Les lois sur le proxénétisme d'aide et de soutien nous empêchent de louer un appart ou une maison à plusieurs alors que si on avait accès au droit commun comme n'importe quelle personne qui fait un boulot en libéral, nous on aimerait faire ça.
Après si il y a des TDS qui ont envie de louer une maison à plusieurs et d'embaucher quelqu'un pour leurs sécurité, bon, grand bien leur fasse, on n'a pas besoin d'un patron pour nous donner des horaires, nous dicter les pratiques, qui on va prendre, qui on ne va pas prendre et pour nous dire si on est une bonne travailleuse ou non.
Juste abroger ces lois sur le proxénétisme d'aide et soutien et le proxénétisme en général ce serait pas mal. Il existe déjà des lois contre l'esclavagisme. Si une TDS est en situation d'esclavagisme comme dans le cas du proxénétisme comme on l'entend dans la société, la personne est déjà protégée par cette loi, quitte à rajouter quelque chose sur le travail du sexe, ce n'est rien.
Forcer quelqu'un à travailler et lui prendre ses revenus c'est considéré comme de l'esclavagisme, ça rentre déjà dans cette case. On n'arrête pas de faire des lois spéciales putes mais on ne nous concerte pas.
« Mon travail, je l’ai choisi et je l’aime »
Le travail du sexe m'a toujours intéressée, enfin, depuis l'adolescence. Je suis passée de: « je veux être strip-teaseuse » (mais je me suis rendue compte que j’étais une trouillarde finie et que je ne pourrais pas danser à poil devant des mecs, ce n’était pas possible) à « je veux être actrice porno » (et puis en fait je me disais que non, que je n'aimais pas assez mon corps). Après je me suis dit que si mon père me voyait sur un kiosque à journaux avec les actrices du X, ça allait pas le faire (rire), donc bon, on va éviter.
J'ai commencé l'escorting pendant mes études d’infirmière, j'ai continué pendant que je bossais en tant qu'infirmière par ce que ça m'avait plu en fait ce boulot et au final j'ai claqué la porte de mon boulot d'infirmière. Je me suis rendue compte au final que je préférais ça à boulot où le parton était un gros connard et où les conditions de travail étaient ignobles. On en devenait presque maltraitants envers les patients alors que moi mon truc c'est la relation avec les personnes et que je fais juste des piqûres à la chaîne. Ça ne m’intéressait pas du tout, je n'avais plus le temps de m’intéresser à la personne, plus le temps de bien travailler, alors qu'en parallèle, j'avais mon boulot de pute et que je faisais ce que je voulais, j’acceptais qui je voulais, si la personne ne me convenait pas je me cassais.
Alors d'un côté je souffrais dans mon boulot d'infirmière, je pleurais le soir mais socialement c'était hyper acceptable et quand je pleurais on me disait « oui c'est dur mais tu fais un travail formidable, c'est génial, il faut des infirmière, heureusement que vous êtes là », bla bla bla, mais en même temps t'as envie de crever, et de l'autre côté en fait j'avais mon boulot de pute où j'étais hyper épanouie et où je m'éclatais mais toute la société me crachait joyeusement à la gueule. Au bout d'un moment je me suis dit « je vais continuer à me faire cracher à la gueule mais au moins je vais être bien dans mon boulot ». C’est la partie à côté qui n'est pas drôle dans ce boulot. Mais là, j'ai la chance d'avoir assez de clients, d'avoir une vie assez cool financièrement parlant pour vraiment choisir qui je vais rencontrer, mes conditions, donc de ce point de vue-là c'est assez chouette. Le boulot en lui-même j'ai pas de souci mais après c'est vrai que ce qui est dur c'est le regard de la société sur le boulot ; il y a plein de personnes, de meufs principalement qui ne sont pas préparées et quand on se prend ça dans la gueule c'est quand même hyper blessant. C'est pour ça qu'il y a plein de putes qui se cachent derrière le truc d'escorte : « j'suis pas pute, j'suis pas prostitué, j'suis escorte » c'est parce que la société a décidé de te renvoyer que tu es une grosse merde et que c'est misérabilisant. J'en aurais passé des soirées à pleurer (rires).
Le porno m’intéressait toujours mais il y a vraiment eu l’essor d’internet et les grosses maisons comme Dorcel, Vivid qui détenaient le marché, leurs vidéos elles se retrouvaient toutes gratuitement sur internet, et elles y sont à vie, aucun contrôle de ton image. Je me suis dit que si j'avais envie de me faire oublier un jour et de ne pas subir de la putophobie bête et méchante, valait mieux éviter.
D’où Internet…
J'ai commencée directement sur Internet, mais à l'époque il n'y avait pas tellement de meufs sur internet comparé à maintenant où il faut se battre pour avoir sa part du gâteau (rire). Je n'avais pas de difficulté à bosser, on n'était pas très nombreuses et moi je me disais que c'était sécurisant parce qu'il y avait l’anonymat d'internet, parce que ça se faisait dans un hôtel et qu'il ne pouvait rien m'arriver et c'est ce que pense la plupart des meufs qui commencent ce boulot via internet. Quand j'ai commencé, il y avait moins les réseaux sociaux, la présence d'une grosse communauté internet, mais là, de plus en plus, il y a des meufs qui se gaufrent royalement.
Sur internet, il faut protéger son identité. C'est très con mais des fois la photo d'escorte va être la même photo que sur facebook, le client retrouve le listing des parents, du petit copain, de là où la prostituée est en vacances, et ça peut donner des trucs de chantage monstre, donc on n'est jamais en sécurité sur internet. Mais si on se protège un peu, bon, on a toujours le risque de se gaufrer mais un peu comme dans la rue. J'ai des copines, des mecs les ont retrouvées, les attendaient en bas de chez elles, poireautaient devant leur boulot.
« Ce qui m'a le plus détruite, ça n'a pas été le boulot en lui-même, mais vraiment le regard de la société »
Au tout début, quand j'étais seule, que je ne connaissais pas Grisélidis, que je ne connaissais pas le STRASS et que j’adorais mon boulot mais que chaque article que je lisais, chaque reportage que je voyais était victimisant ou psychiatrisant, c'était l'horreur. Quand on te dit qu'il n'y a pas une seule travailleuse du sexe qui n'a pas été violée dans son enfance, et que tu sais que pertinemment que non, et que des gens sur des forum viennent me dire que si, j'ai été violée dans mon enfance et que je l'ai refoulé et que c'est pour ça que je suis travailleuse du sexe – et que d'ailleurs c'est sûrement par mon père, faut s'accrocher quand même (rire), respirer un bon coup, boire un verre de vin, fumer une cigarette.
En fait dans ce boulot là, ce qui m'a le plus détruite, ça n'a pas été le boulot en lui-même, mais vraiment le regard de la société, la violence des propos tenus de manière générale, des médias, des gens... c'est d'une violence inouïe, voilà, tu pleures, tu t’énerves et on te dit « regarde tu pleures, tu t’énerves ». Ben ouais, je suis malheureuse à cause de vous bandes de connards.
Après, mon boulot, je le vis bien personnellement. Je sais qu'il y a des travailleurs et travailleuses du sexe qui vivent mal leur boulot, mais ce n'est pas une raison pour leur en foutre en plus plein la gueule. La société n'apporte pas, à l'heure actuelle, d'autres solutions pour les travailleurs et travailleuses du sexe. Il y en a plein qui, s'ils obtenaient un job non précaire, stable, bien payé avec un patron qui ne soit pas un gros connard et avec des horaires qui conviennent à leur vie de famille, lâcheraient le TDS, c'est sûr. Mais la société pour l'instant ne propose pas grand-chose, alors ils continuent le TDS, donc ça ne sert à rien de leur cracher dessus et de les enfoncer encore plus, et ce n'est pas pour autant qu'il faut cracher sur tout le travail du sexe en général.
« Le militantisme m’a permis d’assumer mon travail »
Un jour quand j'ai eu un problème avec un client, j'ai téléphoné à Grisélidis, pour les prévenir qu'il y avait un client qui était un gros connard pour qu'ils préviennent les autres travailleuses du sexe et elles m'ont dit « Vas-y, passe si tu veux boire un café ».
Pour moi, Grisélidis était une asso pour les TDS de rue, je ne voyais pas ce que j'avais à faire là, pour moi c'était presque indécent d'y aller, parce que je considérais qu'en tant que travailleuse sur internet, et gagnant bien ma vie, je n'avais pas besoin de l'aide d'une association. Il fallait que je laisse cette association s'occuper des personnes qui étaient beaucoup plus dans la demande ou la misère que moi.
Je me suis retrouvée à boire un café en face d'une femme formidable, Isabelle SCHWEIGER, c'est quelqu'un qui a totalement changé ma vie, pour moi ça a été ma « maman pute ».
On a parlé de mon boulot et elle m'a fait comprendre qu'il y avait plein de TDS qui n'avaient aucun problème dans leur vie, qui n'avaient pas été violées dans leur enfance, qui ne faisaient pas ça forcément pour s'acheter de l'alcool ou de la drogue et qu'on pouvait kiffer son boulot. Et bien, quand j'ai su ça, j'ai été libérée, comme si je cessais d'être dans cette position de victime que voulait me donner la société, et que vraiment j'assumais mon boulot.
Même si mon cas n'est pas isolée, je sais qu'il n'est pas général non plus. J’ai pas mal discuté avec des TDS qui avaient été victimes d’abus sexuels dans l’enfance et pour qui c’était une façon de se réapproprier leur corps et leur sexualité, tout comme je ne juge nullement les personnes qui boivent ou se droguent, c'est juste que ce n'est pas mon cas.
J'étais beaucoup plus à l'aise avec mes clients, beaucoup plus à l'aise face aux gens qui me disaient ce qu'était la prostitution et que j'étais une victime.
J'ai commencé à militer à ce moment-là, à emmagasiner plein d'informations, à découvrir le travail de rue qui pour moi n'était que ce qu'en disaient les médias et que les médias ne disent pas forcément toute la vérité. J'ai rencontré plein d'autres personnes comme moi, qui étaient vachement cool et du coup mon cercle d'ami.es qui n'y connaissait rien s'est restreint parce qu'au final on s'est perdus de vue et mes ami.es sont devenus presque tout.es travailleur ou travailleuse du sexe ou allié.es, donc oui tous mes ami.es sont au courant.
Quand j'ai commencé, je ne connaissais pas les lois, j'étais isolée totalement. J'ai eu de la chance, il ne m'est rien arrivé.
En rentrant à Grisél et au STRAS je me suis rendue compte qu'il y avait plein de TDS dans ma situation et à qui malheureusement il est arrivé des grosses merdes. Je me suis dit que quitte à avoir du temps libre, j'avais envie de m’investir là-dedans.
Il y avait un aspect politique - c'est à dire faire connaître les réalités de la prostitution auprès des médiats et de la société en général - et il fallait casser les deux seules images que l'on va retrouver de la part des médias: c'est soit les femmes victimes de réseaux, contraintes et forcées, soit les meufs vénales qui font de l'escorting pour se payer un sac Chanel.
Donc ça, c'était plutôt cool, j'ai fait pas mal d'interventions notamment auprès des médias (radio, presse, internet et reportage télé).
C'est vrai que ça m'a pas mal appris sur le travail de TDS en général et permis de rencontrer d'autre travailleurs et travailleuses du sexe, d'autres réalités, et c'est cela qui a nourri mon discours auprès des médias. Ça fait du bien de sortir de l'isolement.
Le STRASS existe depuis 2009, il y avait d'autres asso avant de santé communautaire comme Grisélidis qui existe depuis 15 ans, Cabiria qui existe depuis plus d'une vingtaine d'années, il y avait également un mouvement qui s'appelait « Les Putes » donc il y avait déjà de l'auto-organisation des travailleurs et travailleuses du sexe.
Quad j'étais au STRASS on se battaient avec quelques centaines d’adhérents réguliers, et 1000, 1500 personnes qui vont et viennent. Ça a commencé là, ça s'est un peu tassé mais ça s'est relancé avec la LSI.
Historique de lutte :
La lutte des putes internationales commence à Lyon en 1975.
Il y a eu une occupation des putes à l'église St Nizier pour lutter contre le harcèlement policier, les mises en prison et les amendes. Et elles ont été soutenues, même très soutenue. Ce mouvement-là s'est étendu et à créer de l'auto-organisation chez les putes un peu partout dans le monde.
Il y a des syndicats de putes absolument gigantesques en Amérique du sud. Il y a des milliers et des milliers de mecs et de meufs.
Boulot :
Il y a pas mal de TDS qui ont une activité à côté que ce soit à temps plein ou à temps partiel, c'est variable. L'escorting, enfin, le TDS en général, ça peut être soit un revenu total comme dans mon cas, soit un complément de revenu parce qu'on a besoin de sous un moment, par ce que le salaire qu'on a avec un job précaire ou à temps partiel ne suffit pas à vivre ou en tout cas à bien vivre.
Se déclarer :
Tu peux te déclarer sois en auto entreprise sois en profession libéral suivant tes revenus
Tu peux te déclarer en tant que pute, mais ce n’est pas franchement conseillé car quand tu te pointe au RSI ou à l'URSAF, mais quand l'employé.e en face vois sur ta fiche que tu es « Prostituée », t'es pas très bien reçu. (rire)
Je me déclare « Coach Bien Être », ça va me permettre de basculer sur une autre activité avec mes études. Je suis en Master Éducation Sexualité. Je vais basculer là-dessus pour proposer en plus de mes rendez-vous d'escorting, un autre truc à côté d'écoute et de thérapie sexuel. Les deux vont se compléter très bien.
- Griselidis : Se déclarer
Certain-e-s travailleurs-ses du sexe choisissent de ne pas déclarer leurs impôts, considérant cela comme du proxénétisme d'État. D'autres déclarent leurs revenus aux impôts dans une démarche de reconnaissance de leur activité et pour être en ordre vis-à-vis de la loi française.
Des travailleurs-ses du sexe qui ne déclaraient pas nous ont alerté car elles/ils ont été l'objet de chantage de la part d'un tiers (ex-conjoints, voisins, connaissances, clients) : "si tu ne fais pas ça, je te balance aux impôts!!!"
Les bénéfices tirés de la prostitution sont imposables, soit dans le cadre des travailleurs indépendants en tant que Bénéfices Non Commerciaux (BNC), soit dans le cadre d’un redressement fiscal. S’il est reconnu manifeste que vous êtes sous la dépendance d’un-e proxénète, en traitements et salaires.
Il existe deux systèmes de déclaration des BNC: le régime dit spécifique des BNC et le régime réel.
https://www.griselidis.com/node/33
- STRASS : Se déclarer
En France, exercer un travail sexuel, quel qu’il soit, vous oblige à payer des impôts et des cotisations sociales. Pour cela, vous devez non seulement déclarer vos revenus aux services des impôts mais aussi être déclaréE à l’Urssaf. Si vous êtes salariéE, votre employeur doit s’occuper de vous déclarer à l’Urssaf MAIS, si vous êtes travailleurSE indépendantE, c’est à vous de vous déclarer à l’Urssaf.
Famille et proches :
Au début mon cercle d'ami.es n'était pas au courant du tout. Après j'ai quand-même prévenu ma meilleure amie par sécurité. Elle était assez open avec ça en fait, on en avait déjà discuté avant que je commence ce boulot. Mais c'est la seule à qui j'en ai parlé, après c'est compliqué d'en parler à quelqu'un qui ne connaît pas vraiment ce boulot pour parler.
Après avec ma famille, quand ma mère l’à découvert, ça ne s'est pas très très bien passé, même pas du tout.
Elle a fouillé mon site internet et elle a tout découvert. Elle me disait que c'était dégueulasse de se faire jouir sur la gueule. C'est pas le genre de conversations qu'on a envie d'avoir avec sa mère.
Ensuite j'ai arrêté pendant un an et demi puis j'ai repris une nouvelle identité. Je pense qu'elle m'a retrouvée, mais comme ça avait bousillé nos relations je pense qu'elle fait semblant de ne pas voir, je ne sais pas du tout, je suis toujours en contact avec elle mais étant donné que j'ai repris mes études, je crois qu'elle espère une reconversion professionnelle.
Vie privée:
Le TDS sur internet ça me permet d'avoir une vie privée à coté, je n'expose pas mon visage sur les sites, je n’envoie pas de photo de mon visage ce qui me permet d'être plus ou moins tranquille, parce que tu n'es pas vraiment tranquille en fait. J'ai de la chance, la plupart de mes clients sont très respectueux, et s'ils me croisent (dans la rue) ils ne viendront pas me dire bonjour sauf si par un échange de regard on comprend qu'on peut se dire bonjour, ça ne me dérange pas. J'en ai eu quelques-uns qui ont voulu m'aborder, mais c'est assez rare, une fois y en a un qui s'est assis à la terrasse du bar ou j'étais avec des potes, il a cru qu'il pouvait s'incruster dans la conversation. Quel crétin.
Je fais en sorte que nos relations avec le client soient amicales même si je ne le vois qu'une fois. J'ai besoin de garder le bon souvenir d'un rendez-vous, d'arriver détendue et impatiente de rencontrer la personne et en sortant du rendez-vous avec le sourire aux lèvres en me disant que j'ai fait une belle rencontre. Ça fait que j'ai des clients avec qui je suis quand même copine, voire amie, même il y a souvent la notion d'argent qui reste, j'ai simplement des clients avec qui ça va un peu plus loin.
J'ai de la « chance » parce que je bosse mon marketing (rire), mais j'ai surtout la « chance » de correspondre au stéréotype féminin, je suis grande, blanche, mince, j'ai des long cheveux roux, ça suffit pour avoir pas mal de demandes, après j'ai un site très complet, je parle beaucoup donc ça attire justement les mecs qui ne veulent pas juste une « plante verte » - en escort c'est une fille avec qui ils vont pas pouvoir parler - soit il y a une barrière de la langue, soit il n'y a pas de feeling du tout et la conversation ne va pas être là. Pour moi, c'est rare, très rare que je n'ai pas un bon rendez-vous. Justement, je fais très attention à ça, je suis hyper sélective sur le fait que ce n'est pas par ce qu'ils payent qu'ils doivent tout se permettre, au contraire, ils sont très respectueux et très souvent, je suis traitée comme une princesse.
Je suis à un âge ou si je mets que des photos de moi ça ne va pas marcher car il y a plus jeune que moi et peut être moins chère que moi.
J'ai des hommes qui recherche des escortes plus âgées et du coup vont être plus éduquées, auront vu des choses de la vie donc auront plus de conversations, du coup je joue à fond la dessus. Après, il y en a pas beaucoup qui lisent mon site.
Quand je dis régulier, ce n'est pas quelqu'un que je vais voir chaque semaine, j'en ai pas que je vois chaque semaine. Il faut un budget quand même. Mais j'ai des mecs que je vais voir deux fois par an par exemple ou j'en ai un que je vois une fois par an, pour moi c'est quelqu'un de régulier dans le sens où il me donne des nouvelles de temps en temps, il m’envoie des messages, des joyeux noëls, joyeux anniversaires. J'ai ce genre de relation avec la plupart de mes clients.
Le Client:
Il n'y a pas de profil type, mais ce que je vois régulièrement, mais ça c'est lié à Toulouse, c'est les ingénieurs, merci Airbus, merci le CNES (rire), gros gros fournisseur de clients. J'ai beaucoup de clients cool, une grande partie en couple mais du coup ils veulent mettre un peu de piment dans leur vie ou avec leur compagne ça ne va pas et du coup je les questionne, « pourquoi ça ne va pas avec leur femme, et pourquoi... » On passe de grand moment à discuter de leurs problèmes sexuels et sentimentaux, ça me sert pour mes études.
Sinon j'ai des étudiants, des agriculteurs, j’avais pas mal d'agriculteurs quand je recevais. J'ai quelques mecs assez pétés de tunes mais c'est assez rare, des chef d'entreprise mais je préfère des mecs pas trop riche, c'est pas mon monde, je suis simple, naturelle. Les mecs riches veulent le stéréotype de l'escorte de luxe, en Louboutin ou Louis Vuitton Dior, Chanel, que tu sois parfaite, ils ont l'impression qu'ils vont t'impressionner avec beaucoup de luxe, ils ont le syndrome de Richard Gear, que tu vas joyeusement tomber dans leur bras par ce qu'ils peuvent t'offrir cette vie-là. Alors que moi, j'en ai rien à foutre du luxe, strictement rien.
Lieux géographique:
Ça se passe généralement sur Toulouse, ça arrive que je me déplace un peu dans toute la France mais c'est assez rare.
Attaque:
Masculinistes ont a pas tellement de problèmes avec eux, justement ils aiment bien les putes, la pute ça fait partie du décor, ça fait partie de leur vie, ils ont droit à la pute. Ils ont sorti « Touche pas à ma pute ! Le manifeste des 343 salauds » dans Causeur. C'est à gerber mais ils nous foutent un peu la paix, le problème c'est surtout avec les abolitionnistes.
Au moment de la pénalisation des clients, sur Tweeter (le STRASS est très actif sur Tweeter) des allié.es qui prenaient part au débat, on était identifié.es comme TDS, alors qu’il ne l’était pas, des gens ont retrouvé des adresses et leur parents ont reçu des lettres du genre « Votre fille a fait la pute, etc...» de la part des abolitionnistes.
Causette a sorti en Novembre 2013 un article intitulé « 55 raisons de ne pas aller aux putes », c'était un article qui se voulait humoristique mais qui en fait était méga putophobe, transphobe et raciste.
- « Parce que quitte à se taper une fille qui n’a pas envie, autant la violer, c’est moins cher (mollo, on déconne).
- « Parce qu’il y a toujours moyen de se bricoler une pute acceptable avec une pastèque trouée, c’est écologique et (semi-)comestible »
- « Parce que, tant qu’il y aura des ÉTRANGÈRES qui mangent la… euh… le pain des françaises, vous boycotterez la prostitution »
Ça a été la « Pastèque Gate ». L'article est sorti et ça a pris une dimension absolument hallucinante, rien qu'en une journée.
Dates à retenir :
- 2 Juin : Manifestation pour les droits des travailleurs et travailleuses du sexe et l’anniversaire de l’occupation de l’église St-Nizier de Lyon en 1975 par les prostituées lyonnaises protestant ainsi contre le harcèlement policier et social.
- 17 décembre : journée internationale de lutte contre les violences faites aux tds.
La précarisation et les déplacements induits par la pénalisation des clients poussent les TDS à prendre des risques pour leur santé et leur sécurité.
La date du 17 décembre date de 2003 lorsque le Dr Annie Sprinkle commence le Sex Workers Outreach Project USA et organise une veille pour la mémoire des victimes de Gary Ridgway. Depuis, le 17 décembre est devenu une journée internationale de protestation contre les violences faites aux travailleurs du sexe et de mémoire pour les victimes
Symbole du parapluie rouge
Le parapluie rouge est devenu un symbole important pour la lutte pour les droits des travailleurs.es du sexe. Il a été utilisé pour la première fois en 2001, à Venise, dans le cadre de la 49e Biennale de Venise.
Les travailleurs.es du sexe ont aussi fait une manifestation de rue, la marche des parapluies rouges, pour protester contre les conditions de travail inhumaines qui leur sont imposées.
En 2005, le Comité international des travailleurs.es du sexe en Europe a adopté le parapluie rouge comme un symbole de la résistance contre les discriminations.
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ASSEMBLÉE NATIONALE
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
QUATORZIÈME LÉGISLATURE
SESSION ORDINAIRE DE 2015-2016
6 avril 2016 - PROPOSITION DE LOI : visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées. (Texte définitif)
Le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur l’application de la présente loi deux ans après sa promulgation. Ce rapport dresse le bilan :
1° De la lutte contre la traite des êtres humains et le proxénétisme et des actions de coopération européenne et internationale engagées par la France dans ce domaine ;
2° De la création de l’infraction de recours à l’achat d’actes sexuels prévue au premier alinéa des articles 225-12-1 et 611-1 du code pénal ;
3° De la mise en œuvre de l’article L. 121-9 du code de l’action sociale et des familles ;
4° Du dispositif d’information prévu à l’article L. 312-17-1-1 du code de l’éducation ;
5° Du dispositif de protection prévu à l’article 706-40-1 du code de procédure pénale.
Il présente l’évolution :
a) De la prostitution, notamment sur internet et dans les zones transfrontalières ;
b) De la situation sanitaire et sociale des personnes prostituées ;
c) De la situation, du repérage et de la prise en charge des mineurs victimes de la prostitution ;
d) De la situation, du repérage et de la prise en charge des étudiants se livrant à la prostitution ;
e) Du nombre de condamnations pour proxénétisme et pour traite des êtres humains.
Les politiques publiques et la prostitution. Rapport d'information sur l'activité de la délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes pour l'année 2000
V. L'IMPOSITION DES REVENUS DE LA PROSTITUTION
Qu'il s'agisse de son fondement même ou des règles qu'il applique, le traitement fiscal de la prostitution27(*) est un des aspects les plus délicats des politiques publiques menées en la matière.
A. LE DROIT ACTUEL
En l'absence de toute disposition législative conduisant à exclure, de manière directe ou indirecte, les revenus de la prostitution du champ d'imposition, ces revenus sont assujettis à l'impôt. Les services fiscaux peuvent procéder à leur taxation dès lors qu'ils ont connaissance de l'activité de la personne prostituée ou du proxénète.